Luc Doublet : "La musique classique déroule du temps"

Qu’est-ce que le festival Ars Terra ?

C’est un festival qui a lieu sur la Cote Picarde, destine? d’un co?te? a? promouvoir les lieux de ce territoire en faisant jouer de jeunes talents. Et de l’autre co?te? a? aider les jeunes qui ont du mal a? s’exprimer. Pour quelqu’un qui veut devenir un grand pianiste, il faut pouvoir performer devant les gens. Mais c?a cou?te cher : il faut faire des flyers, louer des salles, c’est complique?... Donc nous leur offrons la possibilite? de jouer devant une audience et de de?velopper leur talent. Ils peuvent e?tre issus des conservatoires comme de?butants.

Quelle est la programmation ?

Tout ce qui tourne autour de Bach. On a aussi du Vivaldi, du Beethoven... de l’accorde?on, tant bien avec Couperin que Piazzola. Mais il y aussi de la harpe, des pie?ces contemporaines, des promenades musicales dans le cha?teau de Regne?re-Ecluse, un concert d’orgues dans l’Abbaye de Valloires... On essaye d’accorder les lieux et les instruments pour avoir des ambiances particulie?res.

Pourquoi avoir cre?e? cet e?ve?nement ?

Je cherche a? rendre la musique accessible a? tout le monde car je pense qu’il faut e?veiller le troisie?me œil. Si vous n’avez jamais entendu cette musique, vous ne pouvez pas savoir qu’elle existe. Et la musique ne s’arre?te pas a? Mozart ou aux me?lodies modernes, on peut aimer de tout, mais encore faut-il avoir un œil e?veille?. Il y a beaucoup de gens qui n’ont jamais entendu de musique classique, et rien n’est plus inte?ressant qu’entendre une personne vous dire «c’est une re?ve?lation».

Quel avenir pour la musique classique aujourd’hui ?

Figurez-vous que j’ai e?te? surpris de voir sur internet qu’il y en avait a? foison. Je pense que la musique classique est tre?s importante car elle repre?sente des phases, des lignes me?lodiques, ce qui n’est pas le cas de la musique actuelle. La musique classique vous oblige a? la re?e?couter, elle vous emporte quelque part, elle de?roule du temps. Alors que la musique d’aujourd’hui est pluto?t dans l’instant, elle s’oublie assez rapidement. Tenez, c’est incroyable qu’on e?coute encore du Mozart.

Du 19 au 24 juillet. Plus de renseignements sur www.arsterra.fr

Recueillis par Me?lina Fritsch