L’IUT de Lille 1 se met en quatre pour séduire les entreprises

L’IUT de Lille 1 forme plus de 2 000 étudiants par an. La plupart (78 %) sont originaires de la région. Neuf sur dix y trouvent d’ailleurs du travail, après un bac+2 ou un bac+3. Des chiffres qui dénotent un bon ancrage sur le territoire. « Mais nous pouvons faire encore mieux, en développant l’alternance et la formation continue, juge Moulay-Driss Benchiboun, son directeur. Aujourd’hui, des entreprises se tournent vers des organismes privés par méconnaissance de ce qui se passe chez nous ». C’est qu’il n’est pas facile de se repérer parmi sept spécialités de DUT et onze licences pro de l’IUT (génie biologique, informatique, chimie ou encore gestion des entreprises et des administrations)…

L’institut universitaire de technologie s’est réorganisé pour gagner en agilité. Il a engagé un spécialiste de la formation en alternance, qui connaît bien le monde de l’entreprise. Chaudronnier puis commercial dans une première vie, Marcel Devigne a développé les contrats d’apprentissage et de professionnalisation au sein de Lille 1, d’abord à l’IAE puis à l’échelle de l’université. L’IUT mise sur son expérience pour gagner des parts de marché. « Je voudrais ouvrir tous nos DUT en alternance en deuxième année, afin de répondre aux demandes des étudiants, qui apprécient cette autre façon d’apprendre », annonce Moulay-Driss Benchiboun. La plupart des licences pro sont déjà accessibles en alternance.

Mouvement de fond

Depuis l’automne 2011, l’IUT recense dans une grande base de données tous ses liens avec le monde économique : stages, contrats en alternance, taxe d’apprentissage, appel à des vacataires. « Nous rassemblons aussi toutes les informations sur nos anciens diplômés pour créer un réseau beaucoup plus dynamique », explique Moulay-Driss Benchiboun. Outre ses formations, l’IUT propose aussi aux entreprises d’utiliser ses équipements technologiques pour mener leur R&D. Des sociétés comme Lesaffre, Ingredia ou Soup’Idéale font déjà régulièrement appel à ses services.

En développant ses liens avec les entreprises, l’IUT espère aussi développer ses ressources propres. « La formation continue et l’apprentissage représentent 25 à 30 % de notre budget, indique Moulay-Driss Benchiboun. D’autres instituts font beaucoup mieux, nous allons reprendre leur stratégie. » Peut-être inspiré par son nouveau voisin, le Grand Stade, l’institut entend désormais jouer en première division.

Sylvain Marcelli