Limmobilier de luxe est en panne
Vend maison de maître, proche Lille, calme et charme préservés, 1 M. Les annonces fleurissent mais les acquéreurs ne courent pas les rues. Limmobilier de prestige a du plomb dans laile. « Nous navons jamais eu autant de biens à vendre », reconnaît Anne-Françoise Potie, notaire à Templeuve. En cause, la disparition dune certaine catégorie dacheteurs. Partis pour la Belgique et ses avantages fiscaux. Un constat partagé par Nathalie Forest, spécialiste en immobilier de caractère qui dirige lagence éponyme à Lille : « beaucoup de chefs dentreprises préfèrent faire la route et sinstaller à Tournai, Courtrai voire Bruxelles ». Du coup, le haut de gamme régional doit affronter une autre tendance nette : la baisse des prix. Le nombre dacheteurs étant plus restreint, les tarifs baissent facilement de 20%. « Ceux qui disposent dun budget aux alentours de 1,2 M peuvent acquérir des biens vendus en dessous de leur valeur», précise t-elle. Et donc négocier plus facilement. Les transactions au-delà dun million étant plus rares, la majorité de son marché se situe entre 700 et 1M. Ce qui oblige à ladaptation. « On sintéresse plus à des petites surfaces de caractère et qualitatives pour lesquelles il existe une belle demande », philosophe la spécialiste qui affiche un recul de 20% de transactions sur le très haut de gamme mais tire son épingle du jeu sur la tranche 300-600 K (+35%).
Les Anglais désertent
Bientôt le dégel ? « En décembre, nous avons eu un frémissement avec plus dappels et de visites », remarque Nathalie Forest. Rien de bien solide, mais le potentiel du marché métropolitain reste attractif, si l'on en juge par l'implantation de Coldwell Banker à Marcq. Son franchisé Jean-Pierre Monnaert, fort d' une première carrière dans le monde de lassurance, officie désormais pour cette enseigne d'immobilier haut de gamme et de prestige, qui compte désormais 13 agences en France. Pour 2014, il envisage déjà de sentourer dune dizaine de partenaires commerciaux pour la métropole et le secteur du Touquet. Essentiellement secondaire, ce dernier semble résister. Christophe Lemesre de lagence Aftim, juge néanmoins les affaires plus compliquées depuis la présidentielle, « les lois changent tous les 5 mois, les gens sont paumés ! », grogne t-il. Selon lui, « il ny a pas deffondrement du marché. Il faut simplement réaliser plus de ventes pour atteindre le même chiffre daffaires quauparavant ». Dans ce segment, « les prix ont subi une baisse de 10 à 15% depuis la crise de 2008 », affirme de son côté Laureen Coppée de Somaprim. Mais si les transactions se maintiennent, ce nest pas grâce à la clientèle anglaise qui a fini par déserter ce petit bout de côte dOpale, mais bien par une clientèle régionale, de Champagne-Picardie et parisienne.
Julie DUMEZ
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