Les Maisons de mode, modélistes de la création textile

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France

« Notre plus grand challenge ici, c’est de soutenir des cre?ateurs sans les materner. Eux font vivre le quartier, en e?change d’un certain nombre de services. Le deal est clair et chacun doit le respecter !», Alexandra Pisco (photo à droite), a? la te?te des Maisons de Mode ne ma?che pas ses mots. Aussi souriante que ferme, cette Ame?ricaine pilote le dispositif d’accompagnement des cre?ateurs de mode depuis son lancement en 2007. La structure repose sur le pari du brassage : implanter des cre?ateurs de mode au cœur de quartiers populaires (Roubaix et Lille Sud) doit permettre la revitalisation du quartier. De fait, l’effet miroir commence a? fonctionner. Les nombreux e?ve?nements, de type Marche? des Modes ou nuit des soldes, attirent aussi bien des « fashionistas » parisiennes que les lyce?ens du quartier. Finance?e par la Communaute? Urbaine, la Re?gion et soutenue par les villes de Lille et de Roubaix, la structure he?berge actuellement 31 cre?ateurs. Et la se?lection est rude. Les candidats sont de plus en plus nombreux chaque anne?e. Une vingtaine cette anne?e, pour seulement 4 e?lus. « Nous ne retenons que les bons. D’ou? certaines boutiques vides par moment, qui nous ont valu des critiques. Mais il n’est pas question de faire du remplissage. Parfois, certains ne sont pas faits pour ge?rer une entreprise, notre ro?le est aussi de leur dire », poursuit l’Ame?ricaine. L’aide s’adapte au profil des cre?ateurs. Les « jeunes pousses », au de?but de leur projet d’entreprise, trouvent du soutien pour lancer leur marque. Ils rec?oivent un atelier pour une dure?e de 9 mois, selon un contrat renouvelable deux fois. Les profils plus aguerris, ayant de?ja? lance? leur label, viennent de?velopper l’entreprise. Les Maisons de Mode leur louent une boutique-atelier pendant deux ans, gratuitement les six premiers mois, puis a? des loyers mode?re?s. Et tous be?ne?ficient des me?mes services : coaching technique et commercial, aide au montage de dossiers financiers, accompagnement au sourcing, au mode?lisme, mise a? disposition d’un atelier de prototypage, ...

 

 

+47% de CA a? Lille Sud
L’e?quipe de 11 personnes prodigue ses conseils, met en relation. « Les banques et les investisseurs sont assez herme?tiques au secteur de la mode, nous poussons autant que possible les dossiers, et le label "Maisons de Mode" cre?dibilise les candidats », poursuit la directrice. La structure prend en charge 50% des frais de participation aux salons professionnels, qui cou?tent 6000€ en moyenne. Des appartements sont me?me mis a? disposition des cre?ateurs, a? des tarifs pre?fe?rentiels. Tout est mis en œuvre pour qu’ils se concentrent sur leur projet. Le but : les aider a? de?velopper une collection, mettre en place un cycle de production, afin qu’ils puissent e?voluer seuls a? la sortie de la pe?pinie?re. Sept ans apre?s le lancement, le bilan est pluto?t positif. 110 sont passe?s par la structure. Et plusieurs ont pris leur en- vol : Orlane Herbin exporte ses collections pre?t-a?-porter et ses robes de ma- rie?es dans de nombreux pays. 68% des incube?s sont encore en activite? dans l’anne?e de leur sortie du processus. « C’est presque beaucoup, dans des structures d’incubation classiques, on est pluto?t autour de 30%. J’attends de voir ou? en seront les entreprises cinq ans apre?s leur sortie », ajoute Alexandra Pisco. Entre 2010 et 2012, le chiffre d’affaires global des cre?ateurs a augmente? de 47% a? Lille Sud, et de 20% a? Roubaix. Le prochain comite? de se?lection pour un espace boutique est pre?vu pour de?but juillet. Avis aux amateurs.

 

Un Marche? des Modes, c'est quoi ?
Un vivier de 100 cre?ateurs de mode et d'accessoires se?lectionne?s par Maisons de Mode sur 300 dossiers. re?unis a? roubaix trois jours a? l'ENSAIT (e?cole d'inge?nierie et d'innovation textiles) et au Vestiaire, a? proximite? du muse?e La Piscine. Ils viennent de toute la France pour vendre leur collection a? un public sensibilise? a? cette mode dite « cre?ateur », incarne?e par une personne et fabrique?e en petite se?rie, qui plai?t de plus en plus. Les 100 cre?ateurs du dernier marche?, organise? mi mai, ont de?veloppe? 145 K€ de chiffre d'affaires. Avec entre 10 000 et 15 000 visiteurs, les e?ve?nements sont devenus des rendez-vous de la me?tropole. Le vivier permet aux Maisons de Mode de de?nicher de nouveaux talents. Et aux bou- tiques-ateliers de capter une cliente?le.
Deux e?ditions par an : en de?cembre et en mai.
Prochain : premier week-end de de?cembre

 

 

 

 

 

FOCUS SUR DEUX CREATEURS

 

Le Colonel moutarde et son bataillon de nœuds pap’

En atelier-boutique depuis de?but avril 2014.
Re?my Duboquet (photo) coud des nœuds papillons, Cle?mence Yon (photo) les vend. Lui a un co?te? fantaisiste, elle, ESC Reims, veille au respect du business plan. « Tout a commence? lors d’un mariage, ou? le dress code pre?voyait un nœud papillon, Re?my a eu du mal a? trouver, du coup, il en a cousu un », raconte la jeune femme. Les commandes se succe?dent, puis affluent. Le couple de?marre en auto entrepreneurs, mais avec plus de 20 K€ de ventes par mois, ils passent en SAS. Aujourd’hui, les 300 mode?les du Colonel Moutarde sont envoye?s dans toute la France et me?me a? l’e?tranger. En quelques mois, le budget du panier moyen a double?, et chaque jour, plus d’une dizaine de commandes sont re?alise?es via le site. « Les rendez-vous mensuels avec l’e?quipe Maisons de Mode nous permettent de prendre du recul, de ge?rer la croissance. Et e?tre installe?s en zone franche va nous permettre d’embaucher plus facilement », poursuit la cre?atrice. La confection, jusque la? entie?rement re?alise?e par Re?my, vient d’e?tre confie?e a? un atelier roubaisien. D’ici deux ans, le couple vise 200 K€ de CA et une e?quipe de 5 a? 6 personnes. A plus long terme, ils ambitionnent de ge?rer dix points de vente en France et des boutiques e?tendards a? Tokyo, Londres et New York.

 

 

 

 

 

 

Julie Meuriss, le cuir au cœur

Passe?e par Maisons de Mode, Julie Meuriss (photo) vient d’ouvrir sa boutique rue de la clef a? Lille.
A? l’image de ses ex-colle?gues Oriane Herbin et Clivia Nobili du Jardin des Modes a? Lille Sud, re?cemment installe?es a? La Madeleine et rue de Saint-Andre? a? Lille, la cre?atrice de maroquinerie prend a? son tour son inde?pendance et sort de la pe?pinie?re Maisons de Mode. Son contrat de quatre ans - dure?e maximale - s’est acheve? a? l’automne 2013. A la te?te de sa marque depuis de?ja? trois ans, cette Dunkerquoise d’origine de?veloppait son business de chez elle quand elle a e?prouve? le besoin de densifier son re?seau de distributeurs. Inte?grer une boutique-atelier lui a permis de de?couvrir la gestion d’un point de vente, de de?velopper sa cliente?le et son re?seau. « Be?ne?ficier de l’atelier de prototypage a? des tarifs pre?fe?rentiels, du soutien financier des Maisons de Mode a? la participation aux salons m’a vraiment aide?e. Et j’ai surtout appre?cie? les synergies avec les autres cre?ateurs, que ce soit sur la de?marche ou le produit, sans quoi on est assez seul », raconte la trentenaire. Aujourd’hui, les sacs a? main et pochettes Julie Meuriss sont disponibles dans 36 points de ventes en France et 16 boutiques a? l’e?tranger. Elle entend bien e?largir ce réseau et ouvrir de nouvelles boutiques en propre d’ici quelques anne?es.

 

 

Marie Raimbault

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