Les Hauts-de-France selon l’Insee: Des atouts mais une croissance modeste

 « C’est la première photographie des Hauts-de-France. » C’est en ces termes que le Préfet de région Michel Lalande a résumé, le 13 octobre lors d'un point presse,  la dernière étude produite par l’Insee sur l’économie régionale à partir d'un atlas publié fin 2015.

Un portrait en clair-obscur qui dessine un territoire doté de vrais atouts mais non dénué de vulnérabilités malgré son importance démographique. Début 2016, la région comptait 6 millions d’habitants soit le troisième rang en terme de population. En 2014, son PIB atteignait 154 md€ soit 7,3% du PIB national pour près de 2,2 millions d’emplois  fin 2015 (soit 8,2% de l’emploi national). « Chaque emploi salarié génère donc une valeur ajoutée plus faible que bien d’autres régions françaises. Ces chiffres illustrent une présence accrue d’activités à la valeur ajoutée limitée », souligne Sébastien Terra, chef adjoint du service études et diffusion de l’Insee Hauts-de-France. Sa croissance moyenne, sur la période 1990-2014, se situe à 1%. Un score plus modeste que la moyenne des autres régions métropolitaines (hors Île-de-France) évaluée à 1,4%. En revanche, les Hauts-de-France s’illustrent par une forte concentration de centres de décisions. Ainsi, 23% des emplois régionaux dépendent d’un siège implanté en région. Un chiffre qui en fait la première région française de province par le rayonnement de ces centres de décision.

La mutation de son tissu productif est bien réelle. Le secteur tertiaire y est monté en puissance au point de peser 75% de la part de valeur ajoutée en 2014. Les services à haute valeur ajoutée représentent 9,5% de l’emploi régional. Néanmoins, ce taux évolue en dessous de la moyenne observée dans les autres régions. Et le manque de présence d’activités R&D fragilise le dynamisme du secteur. Même constat pour le numérique qui pesait 2% de l’emploi régional contre 2,5% en province.

Plus préoccupant :  En 2014, la région exportait moins que la France métropolitaine et ce malgré une position frontalière favorable et une grande façade maritime.  Cette année là, les entreprises régionales réalisaient 14% de leur chiffre d’affaires à l’étranger. Ce taux s’élevait à 16% pour les régions  Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-France-Comté.

L’industrie, en repli depuis plusieurs années, occupe toujours une place significative. Les Hauts-de-France restent la 3^e région française  en terme d’industrie chimique et de métallurgie et leader sur le ferroviaire et l’industrie automobile.