Leboulanger Sécurité : une histoire de famille

"Dans mon enfance, j'accompagnais mon père dans les usines pour vérifier les dispositifs de sécurité incendie. A l'époque, c'était encore autorisé." Chez les Leboulanger, le virus de l'entreprenariat se transmet dès le plus jeune âge. Après deux ans en classe prépa, une maîtrise de maths et un parcours de six mois dans l'Education nationale – tout en travaillant à mi-temps dans l'entreprise familiale –, le choix de François est fait : "J'étais passionné par l'aspect commercial, notamment la prospection de nouveaux clients." Il intègre l'entreprise à plein temps à partir de 1996. Leboulanger Sécurité ne compte à l'époque que trois salariés. Quinze ans plus tard, ils sont 16 pour un chiffre d'affaires de 2,5 M€, en hausse constante de 10 % par an dans un marché en stagnation.

Une reprise très anticipée

Au départ, François Leboulanger se consacre quasi exclusivement à la fonction commerciale : diversification de la clientèle, notamment par l'obtention de marchés publics. Mairies, hôpitaux, administrations diverses s'ajoutent rapidement aux clients historiques comme le presque voisin Bonduelle avec qui la société a un contrat national. Distribution et installation d'extincteurs certifiés aux normes européennes APSAD, mais aussi depuis quelques années de matériel de désenfumage. Cette activite représente aujourd'hui30%du chiffre d'affaires. "Nous dépassons ici le rôle de négociant en proposant les services d'un bureau d'études à la recherche de solutions techniques innovantes."

Petit à petit, l'idée de reprendre l'entreprise familiale fait son chemin dans l'esprit de François Leboulanger. En mars 2010, à 35 ans, elle prend corps naturellement. "Mon père aurait pu céder à de grands groupes, mais nous avons calmement anticipé l'événement trois à cinq ans à l'avance pour lever les freins psychologiques pour lui et préparer la reprise au niveau financier pour moi." Déjà titulaire par donation de 30 % des actions depuis sa majorité, il rachète peu à peu encore 20 % du capital par autofinancement. A partir de mars 2010, c'est Serge Leboulanger qui, à 62 ans, travaille – théoriquement – à temps partiel dans la société. "Lui qui prenait très peu de vacances, il aurait dépéri s'il avait arrêté trop brusquement. L'entreprise est toute sa vie." Il gère l'après-vente et le suivi administratif.

Nouvelle implantation

Reprenant une entreprise en excellente santé, la plus grosse préoccupation de François Leboulanger est de réussir à pérenniser l'activité. Il applique donc une certaine continuité dans la stratégie. En mettant l'accent sur l'innovation, notamment dans la gamme de produits. Principal changement depuis la reprise, le déménagement en avril 2011 du centre-ville vers un parc d'activité. "Nous voulions déménager depuis 2004, mais impossible de trouver un terrain !" Un million d'euros financés par un prêt sur 15 ans a été investi dans l'achat du terrain et la construction d'un bâtiment de 1 500 m2.

Cette implantation doit permettre à la société de grandir. "Mais attention, prévient François Leboulanger, notre succès repose sur la fiabilité de notre service après-vente auprès de nos 3 500 clients au Nord de Paris. Nous ne travaillons pas en one shot !" Des clients parmi lesquels figurent le musée des Beaux-Arts de Lille ou l'hôtel Westminster au Touquet.