Le sens du travail, décrypté au centre du Hautmont
Le centre spirituel du Hautmont, à Mouvaux, tenait début octobre un séminaire sur le thème : « le travail a-t-il encore un sens ? » En guest star, sous l'animation du journaliste-philosophe Bertrand Révillion, Vianney Mulliez, président de Groupe Auchan, à la parole très rare, s'est prêté à une séance inédite de questions réponses avec des jeunes. « Cette question sur le sens du travail est-elle une question de riche, de pays occidental, qui témoigne d'une forme de burn-out gigantesque du monde du travail?», interroge Bertrand Révillion. Vianney Mulliez a beaucoup évoqué le modèle spécifique d'Auchan dont 12% du capital est détenu par les salariés- et son triptyque de valeurs : confiance, partage et progrès (dans l'ordre), soulignant que, même dans les pays émergents, aux conditions socio-économiques très différentes, les collaborateurs fonctionnent « dans les mêmes dynamiques ».
Motivation et dynamique humaine
« Si l'on considère que le travail n'est qu'un contrat - en l'échange de l'énergie produite par le collaborateur, une rémunération est perçue -, pour l'efficacité même de l'entreprise, on n'ira pas très loin. On serait à côté de la plaque pour la raison d'être de l'entreprise », qui est certes de servir ses clients, développer le pro- jet initié par les fondateurs, « mais aussi contribuer au développement des hommes et des femmes de l'entreprise ». Il faut donc travailler sur la motivation et la dynamique humaine. « L'entreprise devient une des dernières organisations structurées qui permet aux gens de se repérer » dans une société en grande difficulté.
Interrogé sur la montée du stress au travail, Vianney Mulliez élargit le sujet aux transports, la sécurité, l'avenir des enfants, etc... : « Il y a beaucoup plus de stress en général. On en veut beaucoup au monde du travail, mais quand on n'en a pas, on lui en veut encore plus ».
Le débat s'est achevé sur une interpellation plus personnelle. « Vous,Vianney Mulliez, qu'est-ce qui vous fait rêver ? » « Faire uvre utile », répond-il simplement, en rappelant sa responsabilité première de pérenniser un groupe non pas seulement de 268 000 salariés, mais de 268 000 foyers O.D.
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