LE DOUAISIS se retrousse les manches
Quand Renault tousse, c'est tout l'arrondissement du Douaisis qui s'enrhume. A son étiage historique, l'énorme usine Georges Besse ne joue plus les loco- motives. Provisoirement, on peut l'espérer grâce aux projets en cours. Quarante ans après la mono-industrie du charbon, l'omniprésence de l'automobile dans cet arrondissement très industriel n'est évidemment pas très rassurante dans le contexte actuel. 26,9% de l'emploi dans l'arrondissement est industriel, contre 18,5% en France. Les nuages restent d'ailleurs bien noirs avec le projet de vente mais à qui ? - du site papetier de Stora, ou encore les menaces qui pèsent sur l'usine Saint-Gobain d'Aniche ou la centrale thermique d'E.on à Hornaing. Et pour- tant, c'est de ce territoire sensible, au taux de chô- mage frisant les 15% de la population active, qu'est venue la meilleure nouvelle économique de ces der- nières années, avec l'implantation du géant des ventes en ligne Amazon. Mais pas seulement : la logistique est devenue un nouveau levier de crois- sance, avec des arrivées très significatives comme Kiabi, BigBen Interactive ou Gecina, porteuses d'emplois déjà nombreux.
La recette ? L'agglo de Douai (152 000 hab) joue sans ambages la carte de la proximité culturelle du monde de l'entreprise et du réalisme économique, comme vous le lirez dans l'interview de son président Christian Poiret. Un état d'esprit qui tranche avec celui des voisins de la Communauté de communes Coeur d'Ostrevent (71 000 hab), présidé par le député communiste Jean-Jacques Candelier, toujours prompt à croiser le fer.
L'empathie avec le privé n'empêche pas la Communauté d'agglo du Douaisis (CAD) de déployer les leviers de l'impulsion publique. L'écoquartier du Raquet, l'un des plus ambitieux de France, en est un exemple emblématique. Là encore, le réalisme devra prévaloir dans un environnement beaucoup plus tendu. « On n'entre pas dans les meilleures années de l'immobilier, notamment pour l'accession à la propriété. Il faudra faire le gros dos, le Raquet prendra sans doute plus de temps qu'on ne le pensait », décode Jean-Luc Convert, ex-dirigeant du bailleur social SIA et président du conseil de développement du Douaisis depuis cinq ans. La tertiarisation du Douaisis vers des activités de service à valeur ajoutée s'inscrit elle aussi à un horizon éloigné, malgré de multiples initiatives, comme le remarquable incubateur APUI, de l'école des Mines. Même si le pôle environnemental Sita Agora (Suez), sur le site Metaleurop, a connu sa première embardée cette année avec la cessation dactivité de Re-Sources Auto Pièces. Mais le territoire a clairement choisi de se retrousser les manches et de semer les graines de son avenir économique. Visite guidée avec Eco 121.
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