L'automobile régionale se rêve à l'échelle européenne

Le banc et l'arrière-banc de l'automobile régionale et au-delà se sont rassemblés à la mi-novembre au Casino Barrière à Lille. Sous le thème audacieux d'une nouvelle croissance à l'horizon 2030, les intervenants ont défendu les atouts du Nord-Pas-de-Calais dans une industrie automobile européenne morose. Déjà deuxième région automobile, le Nord-Pas-de-Calais vise la première marche. « La région ne s'en sort pas “ bien ”, mais mieux que les autres », souligne Frédéric Przybylski, président de l'ARIA et directeur de la Française de Mécanique (Dou- vrin). Avec 30% de la production automobile nationale, 50% des moteurs, la région est numéro un en planches de bord, en boîtes de vitesses, en sièges et en panneaux de portes. Une puissance de feu exceptionnelle au cœur d'un ensemble européen dépassé par la Chine et les USA, mais encore majeur. Une filière de 36 000 salariés (19 000 chez les constructeurs, 12 000 chez les équipementiers, 4 600 dans les services), 13 Mds € de CA et 2 Mds € d'investissements en cours : le futur K-zero chez Sevelnord, le Citan pour Mercedes chez MCA, les nouvelles générations de Laguna, Espace et Scenic chez Renault Douai ou le nouveau moteur EB Turbo à la FM. De quoi justifier un vaste brainstorming. Car l'automobile est à la croisée des évolutions sociétales et technologiques. Deloitte a conduit une vaste étude européenne auprès de 20 000 personnes. En ressortent « cinq megatrends » : l'hyper-urbanisation, le renforcement de la globalisation et des émergents, la convergence entre public, privé et société civile, la connectivité, enfin le changement climatique et le développement durable.Une évolution pas si défavorable à l'Europe. Signe des temps, déjà 35% des véhicules fabriqués par l'usine Toyota d'Onnaing sont des hybrides, un chiffre qui pourrait monter à 45%. Laissons le dernier mot à Didier Leroy, PDG de Toyota Motor Europe. « Pourquoi aller ou rester en Europe ? C'est toujours un très gros marché, l'Europe est au cœur du métier automobile, il y a beaucoup de fournisseurs aux grands savoir-faire technologiques. et l'Europe est le “fast track” sur l'environnement ou la sécurité ». Un credo sur lequel la région devrait pouvoir se revendiquer au cœur de l'avenir automobile O.D.