lasante.net invente la cyber-officine
« Je ne serai pas étonné que notre site atteigne 10 M de chiffre d'affaires d'ici 5 ans ». Cyril Tetart, 35 ans, est de ceux qui osent. A la tête de la pharmacie du Bizet (1,9 M de CA et 5 salariés), à Villeneuve d'Ascq, il est le premier dans la région et le deuxième en France, à parier sur la vente en ligne de médicaments non remboursés. Son site a vu le jour 17 novembre dernier. Depuis, il génère dix commandes par jour, une performance jugée correcte après deux mois dactivité. « Le marché est énorme, on est sur 400 M d'ici 2016, médicaments et parapharmacie confondus », explique le jeune entrepreneur, qui n'en est pas à son coup d'essai. En 2009, il avait créé Pharmacyal avec Alexis Bocahut, un groupement d'achat regroupant 67 officines. La structure permet d'octroyer 10 à 20% de remise à ses adhérents. Elle leur a valu d'être lauréat du réseau Nord Entreprendre Nord en 2010. Fort de leur expérience en gestion des stocks, les trentenaires entament alors la réflexion sur la vente en ligne. Quand ils se lancent, un flou juridique persiste. Un arrêt européen de 2004 autorise la vente en ligne de médicaments non prescrits et non remboursés. Seul hic, il n'est pas appliqué en France. Peu importe, la détermination à aller vite les anime : «Sur Internet, vous connaissez la règle : premier arrivé, premier servi », poursuit Cyril Tetart. La suite leur donne raison : une ordonnance datant de fin décembre 2012 légalise l'activité et ouvre le marché.
1,5 M de CA en année 2
Le secteur souffre visiblement beaucoup. D'après Cyril Tetart, 350 à 400 pharmacies fermeraient chaque année et la rentabilité serait très dégradée. « En 1981, la marge brute était de 40%, aujourd'hui elle est tombée à 27% en moyenne ». D'où la nécessité de trouver de nouveaux leviers de croissance. Le site compte déjà plus de 800 clients, d'une moyenne d'âge de 55 ans et réalise 95% de ces livraisons en dehors de la région. Ses initiateurs espèrent réaliser 600 K de CA la première année, 1,5 M la seconde et 2,3M la troisième. L'entrepreneur pressent les évolutions du secteur : aujourd'hui Internet, demain, la distribution dans les grandes surfaces. Il imagine être alors le propriétaire dun site ayant une valeur certaine. Malin.
Marie Raimbault
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