Jean-Michel Hiolle

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Vos activités chez Hiolle Industries vous laissent elles du temps libre ?

J'ai du temps disponible dans la tête! On peut être présent sans être là. Le temps qui me reste, je le consacre à la chasse au petit gibier, surtout pour la marche en pleine nature et la rencontre avec des gens d'autres milieux. Le jardinage prend le relais quand la chasse est finie, à partir de février-mars. Je suis fils de fermier, vous savez, je reste proche de la terre.

Vous en tirez des leçons comme chef d'entreprise ?

Oui, il ne faut pas improviser, mais toujours beaucoup préparer, prendre une multitude de précautions, semer seulement quand la terre est réchauffée, tenir compte des lunes... et prendre garde aux ravageurs !

Préservez vous du temps pour la vie de famille ?

On essaie, mais elle a souffert au détriment du travail, et des préoccupations de l'activité de l'entreprise au quotidien. On a sacrifié la vie familiale, les enfants et les petits enfants, que je n'ai pas vraiment vus grandir. Si aujourd'hui il fallait refaire mon parcours, je crois que je ne le referais pas. J'ai trop donné. Il faut être un peu inconscient et il faut la santé derrière!

Qu'est-ce qui vous fait courir dans la vie?

Je suis parti de rien. Mes parents étaient très pauvres. Nous avions 17 ha de terres... Aujourd'hui, j'ai 17 ha de bâtiments, imaginez un peu ! J'ai voulu prouver que même sans rien au départ, on pouvait arriver à quelque chose. Ce qui me motive, c'est de créer, de bâtir, le profit n'étant pas une fin en soi. L'important est la reconnaissance des gens qui vous estiment.

Vous voyagez beaucoup.. Y a-t-il des pays qui vous font rêver ?

J'ai visité presque tous les pays du monde pour les affaires. Les plus beaux pour moi, c'est la Polynésie et Bali! Il faudrait être difficile. De là à m'y installer, ça non. J'y passerai une semaine ou quinze jours, mais je serai bien content de rentrer! J'ai besoin de saisons et de racines.

Allez-vous au cinéma ou à des expos ?

J'y vais assez rarement. Ceci étant j'adore les sculpteurs, et je sculpte moi-même, sur pierre et sur bois, et je peins aussi. Comme pour l'entreprise, j'ai appris en autodidacte.

Qu'est ce qui peut vous mettre en colère ?

Le comportement des médias, quand ils montent en épingle des sujets subalternes. La dernière histoire du mari polygame, c'est du fait divers, ça me scandalise qu'on y consacre toute l'actualité alors qu'il y a d'autres sujets tellement plus importants ! Ce qui m'irrite aussi c'est quand les médias évoquent la vie économique alors qu'ils n'y comprennent absolument rien. Un autre truc m'énerve, ce sont les cost killers. Tirer les prix toujours vers le bas va finir par tuer l'économie. Automobile, grande distribution, ça s'applique dans tous les domaines et c'est une spirale infernale. Regardez aussi les enchères inversées, quelle invention !

Quel est pour vous le pire défaut ?

L'intolérance. J'aime bien les gens ronds avec un certain charisme.

Vous qui dirigez une entreprise cotée en bourse après avoir monté tous les échelons, comment vivez-vous les excès de certains patrons?

Les patrons voyous, il y en a, comme il a des voyous dans toutes les catégories humaines. Mais il y en a beaucoup moins qu'on ne pense chez les patrons. Paradoxalement, plus vous montez haut dans la hiérarchie, plus ils sont modestes, plus ils sont conscients. Je parle de vrais patrons avec leur mise à eux, pas les dirigeants salariés. Patrons voyous... et pourquoi pas aussi syndicats voyous ?

Quelle est votre devise dans la vie ?

Je me retrouve dans cette phrase de Voltaire, que j'ai apprise en 6ème : " le travail éloigne de nous trois grands maux, l'ennui, le vice et le besoin ". Les valeurs du travail ne sont plus reconnues, ce n'est pas normal. La finance n'est que la résultante, elle a pris trop d'importance, on a oublié l'homme.

Qu'emporteriez-vous sur une île déserte ?

Je prendrais de l'eau et des graines. Et à partir de là, c'est bon, on redémarre !

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