Jean-Marie Saniez : « Ce qui freine : le recrutement de personnel qualifie? »

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[caption id="attachment_22822" align="alignleft" width="288" caption="Crédit : Sébastien Jarry"][/caption]

Comment s'est construit le Groupe Saniez ?

J'ai de?bute? aux co?te?s de mon pe?re qui e?tait me?canicien agricole. En 1984, il m'a propose? de m'associer avec lui. Partis a? deux il y a 30 ans, le groupe compte aujourd'hui 250 salarie?s. Je me suis arre?te? au bac ce qui ne m'a pas empe?che? de poursuivre dans l'entreprise. J'ai d'ailleurs rec?u en 2004 le prix de l'autodidacte de la Banque Mazars et du Cre?dit Agricole.

 

Comment s'est passée la transmission de l'entreprise ?

Tre?s simplement lorsqu'on pe?re a fait valoir ses droits a? la retraite en 1995. Il m'a alors ce?de? ses parts et je suis devenu l'actionnaire principal.

 

Selon vous, qu'est-ce qui freine le plus le développement d'ETI en France ?

Le recrutement de personnel qualifie?. Nous avons du mal a? trouver des personnes compe?tentes dans la mesure ou? il n'existe pas de formation spe?cifique. La pose est un me?tier d'exte?rieur et difficile. Comme parfois nous ne trouvons pas de main d'œuvre sur place, nous recrutons dans le Nord. Une e?quipe part par exemple chaque semaine en bus travailler pour notre filiale en re?gion parisienne. Il y a globalement un manque de souplesse par rapport aux autres pays pour embaucher et se se?parer de personnels, cela empe?che le de?veloppement.

 

 

Qu'est-ce qu'il manque aujourd'hui aux entrepreneurs franc?ais ?

Il faut rendre l'envie aux Franc?ais.

 

Selon vous, est-ce encore possible d'être autodidacte en 2014, comme vous l'avez été ?

Oui c'est une question de volonte? et d'envie. Mais c'est e?vident que les conditions sont plus rudes aujourd'hui qu'avant.

 

Avez-vous été impacté par la crise ?

Plus sur les marges que sur les volumes. Pour retrouver de la rentabilite?, nous avons investi en mate?riels de production, en ve?hicules et autres engins de manutention. Depuis 2009, nous stagnons a? un chiffre d'affaires de 30 M€. Nous e?tions aussi bloque?s par la taille trop petite de notre atelier de fabrication. Donc nous avons investi dans un nouveau ba?timent et nous sommes dote?s d'une ligne de thermolaquage, activite? auparavant sous-traite?e. Soit un investissement total de 6,5 M€ qui a ge?ne?re? une vingtaine d'embauches. Gra?ce a? cet effort, nous espe?rons biento?t atteindre 35 M€ de chiffre d'affaires.

 

Avez-vous rencontré des problèmes pour ce chantier ?

Pas en particulier mais il fallait oser. Avant de m'engager a? titre personnel pour l'achat du ba?timent, j'avais demande? aux collectivite?s de l'acheter pour moi, ce qui se fait partout. J'ai trouve qu'elles avaient e?te? un peu frileuses face a? la de?pollution par exemple.

 

Êtes-vous sur un marché en croissance ?

Nous sommes sur un marche? de niche qui continue a? se de?velopper car il y a de plus en plus de cambriolages. Les gens veulent se se?curiser. L'autre aspect non ne?gligeable, c'est la protection de la faune notamment lors de la construction des autoroutes. Donc on aura toujours besoin de clo?tures.

Recueilli par Julie Dumez

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