Jean-Claude Casadesus, la mélodie du Nord
Vous avez créé lONL en 1976. Quest ce qui vous a retenu à Lille toutes ces années ?
Ici cest un projet artistique et humain qui nous lie. Jai eu la chance de pouvoir embaucher tous mes collaborateurs, dont je suis très fier. Et cest peut-être pour ça que ça marche si bien. Il y aussi cette dimension de transmission que nous essayons davoir avec 15 000 enfants de la région. Mon ambition, apporter la musique dans le quotidien des gens. Je veux faire descendre la musique dans le quotidien des gens.
Pourquoi cet engagement était important ?
Cest une éthique personnelle. On ne ma rien imposé. Cest une réponse à la question : quelle est la fonction dun artiste dans notre société ? Nous ne pourrions pas survivre sans subventions publiques. On doit donc vivre dans le partage et avoir une attitude citoyenne. Il faut tendre vers lexcellence. Seule la qualité rend légitime, et le respect : on joue par exemple en smoking en prison.
Avec lONL, vous avez parcouru le monde. Quelle image ont Lille et le Nord-Pas-de-Calais?
Nous avons joué dans plus de 250 communes de la région et parcouru 31 pays. Je mhonore den être un ambassadeur de notre pays. Il y a trente ans, on ne connaissait pas la région. Aujourdhui, elle est inscrite dans une dynamique culturelle avec des échos dans la presse internationale. Pierre Mauroy avait compris quil fallait miser sur la culture alors que le textile et la sidérurgie sécroulaient, et que lon subissait les chocs pétroliers. Nous avons été le fer de lance de cet essor qui a généré Lille capitale européenne de la culture que porte Martine Aubry. Jessaye aussi de créer une synergie entre les acteurs culturels et les décideurs comme pour lexposition universelle de Shanghai où 100 chefs dentreprises nous ont accompagnés.
Un souvenir de voyage surprenant ?
Je pense à une tournée en Afrique en 1985 où jai eu une rencontre magnifique avec 6000 chanteurs à Abidjan ou encore à Saint-Louis où un village entier chantait pour mon anniversaire, et où 9000 spectateurs nous acclamaient à Kinshasa.
Vous parlez de « pédagogie par lerreur ». Expliquez nous ?
Jai reçu il y a quelques années des enfants en précarité scolaire dune école de Roubaix. Je les ai mis sur la scène à côté des musiciens pour leur montrer que nous recommencions jusquà ce que soit la prestation soit parfaite. Ils ont compris que la rigueur et le travail étaient essentiels à la réalisation de leur désir.
Après avoir joué dans le monde entier, que vous manque-t-il aujourdhui ?
Le temps ! Je nai pas vu passer les 20 dernières années. Il ny pas un jour sans que je ne sois sans une activité mentale, artistique ou associative. Mais cest le meilleur antidépresseur, un métier artistique ce nest pas un travail. Cest un privilège de pouvoir partager des émotions qui font notre humus.
Avec la rénovation du Nouveau siècle, vous jouez « hors les murs ». Comment vous êtes-vous organisés ?
Ce fût une année difficile mais je suis reconnaissant au président du Conseil régional Daniel Percheron davoir compris la nécessité davoir un lieu où musiciens et public peuvent sépanouir. Nous vivons un peu éclatés dans une espèce de transhumance avec des répétitions à Faches-Thumesnil et des concerts délocalisés. Je bénis lesprit de cette maison qui a su garder sa cohésion. Cet écrin est le nouvel instrument de lorchestre. Jattends beaucoup de cette nouvelle salle, cest une nouvelle ère.
Pensez-vous à votre succession ?
Cest incontournable et il faudra un jour transmettre le flambeau. Et puis vous savez, il ny a que les cimetières qui sont peuplés de gens irremplaçable ! Pour lheure, je suis reconnaissant aux différents présidents de région pour la liberté quils mont accordée. Sans liberté, un artiste ne peut pas sépanouir. Et cest un des éléments fondamentaux qui mont tant attaché à cette région et au développement de mon projet.
Julie DUMEZ
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