Jean-Claude Casadesus, la mélodie du Nord

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[caption id="attachment_11021" align="alignleft" width="265" caption="Hugo Ponte / ONL"][/caption]

Vous avez créé l’ONL en 1976. Qu’est ce qui vous a retenu à Lille toutes ces années ?

Ici c’est un projet artistique et humain qui nous lie. J’ai eu la chance de pouvoir embaucher tous mes collaborateurs, dont je suis très fier. Et c’est peut-être pour ça que ça marche si bien. Il y aussi cette dimension de transmission que nous essayons d’avoir avec 15 000 enfants de la région. Mon ambition, apporter la musique dans le quotidien des gens. Je veux faire descendre la musique dans le quotidien des gens.

 

 

Pourquoi cet engagement était important ?

C’est une éthique personnelle. On ne m’a rien imposé. C’est une réponse à la question : quelle est la fonction d’un artiste dans notre société ? Nous ne pourrions pas survivre sans subventions publiques. On doit donc vivre dans le partage et avoir une attitude citoyenne. Il faut tendre vers l’excellence. Seule la qualité rend légitime, et le respect : on joue par exemple en smoking en prison.

 

 

Avec l’ONL, vous avez parcouru le monde. Quelle image ont Lille et le Nord-Pas-de-Calais?

Nous avons joué dans plus de 250 communes de la région et parcouru 31 pays. Je m’honore d’en être un ambassadeur de notre pays. Il y a trente ans, on ne connaissait pas la région. Aujourd’hui, elle est inscrite dans une dynamique culturelle avec des échos dans la presse internationale. Pierre Mauroy avait compris qu’il fallait miser sur la culture alors que le textile et la sidérurgie s’écroulaient, et que l’on subissait les chocs pétroliers. Nous avons été le fer de lance de cet essor qui a généré Lille capitale européenne de la culture que porte Martine Aubry. J’essaye aussi de créer une synergie entre les acteurs culturels et les décideurs comme pour l’exposition universelle de Shanghai où 100 chefs d’entreprises nous ont accompagnés.

 

 

Un souvenir de voyage surprenant ?

Je pense à une tournée en Afrique en 1985 où j’ai eu une rencontre magnifique avec 6000 chanteurs à Abidjan ou encore à Saint-Louis où un village entier chantait pour mon anniversaire, et où 9000 spectateurs nous acclamaient à Kinshasa.

 

 

Vous parlez de « pédagogie par l’erreur ». Expliquez nous ?

J’ai reçu il y a quelques années des enfants en précarité scolaire d’une école de Roubaix. Je les ai mis sur la scène à côté des musiciens pour leur montrer que nous recommencions jusqu’à ce que soit la prestation soit parfaite. Ils ont compris que la rigueur et le travail étaient essentiels à la réalisation de leur désir.

 

 

Après avoir joué dans le monde entier, que vous manque-t-il aujourd’hui ?

Le temps ! Je n’ai pas vu passer les 20 dernières années. Il n’y pas un jour sans que je ne sois sans une activité mentale, artistique ou associative. Mais c’est le meilleur antidépresseur, un métier artistique ce n’est pas un travail. C’est un privilège de pouvoir partager des émotions qui font notre humus.

 

 

Avec la rénovation du Nouveau siècle, vous jouez « hors les murs ». Comment vous êtes-vous organisés ?

Ce fût une année difficile mais je suis reconnaissant au président du Conseil régional Daniel Percheron d’avoir compris la nécessité d’avoir un lieu où musiciens et public peuvent s’épanouir. Nous vivons un peu éclatés dans une espèce de transhumance avec des répétitions à Faches-Thumesnil et des concerts délocalisés. Je bénis l’esprit de cette maison qui a su garder sa cohésion. Cet écrin est le nouvel instrument de l’orchestre. J’attends beaucoup de cette nouvelle salle, c’est une nouvelle ère.

 

 

Pensez-vous à votre succession ?

C’est incontournable et il faudra un jour transmettre le flambeau. Et puis vous savez, il n’y a que les cimetières qui sont peuplés de gens irremplaçable ! Pour l’heure, je suis reconnaissant aux différents présidents de région pour la liberté qu’ils m’ont accordée. Sans liberté, un artiste ne peut pas s’épanouir. Et c’est un des éléments fondamentaux qui m’ont tant attaché à cette région et au développement de mon projet.

 

 

Julie DUMEZ

 

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