Industrie. La série noire continue.

Les indicateurs sont au vermillon et les procédures se multiplient. Avec 3350 entreprises placées en redressement judiciaire ou en liquidation, la région a enregistré en 2012 son record absolu de défaillances d’entreprises. Et les cas fleurissent encore en 2013, notamment pour des entreprises relativement solides, d’une centaine de salariés. A Dannes (Pas-de-Calais), 84 salariés sont menacés chez Holcim. En surcapacité et confronté à une concurrence accrue, le cimentier suisse (363 M€ de CA en 2011) a annoncé la fermeture en septembre du four de sa cimenterie du Boulonnais. Près de 70 emplois sur 84 devraient être supprimés, seule l’activité de broyage et de liants routiers serait conservée. La direction dit négocier avec les syndicats un plan de sauvegarde de l’emploi, qui doit donner la priorité au reclassement des salariés sur les activités maintenues in situ, mais aussi vers d’autres branches du groupe. Autre entreprise touchée, VG Goossens et ses 130 salariés. Le site de Marcq-en-Baroeul spécialisé dans la fabrication d’emballages en carton plat imprimé du groupe Van Genechten a été placé en redressement judiciaire le 16 janvier. En trois ans, le chiffre d’affaires a diminué de moitié, de 62,2 M€ en 2009, il a chuté à 33,6 M€ en 2011. En 2009, la filiale du groupe belge avait déjà licencié 140 personnes. Elle a six mois pour se redresser. A Nieppe, l'imprimerie H2D Lys, anciennement Helio Lys (25 M€ de CA en 2010) ne va pas mieux. Reprise mi 2011 au groupe Decoster par le groupe H2D de Dominique Donghi et Dominique Donchain, la société a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Dunkerque le 17 janvier. Une procédure qui arrive après la fermeture du site H2D d’Hellemmes et le licenciement de 400 personnes à l’été 2012. Aucune proposition de reprise n’aurait été transmise au groupe, mais l’activité se poursuit pour l’instant. Imprimant notamment des catalogues pour la grande distribution, H2D Lys souffre elle aussi de la hausse des coûts des matières premières.

Tous secteurs confondus

Le transport n’échappe pas à la règle : l’inquiétude est également de mise à Sin-le Noble pour les salariés de Bils Deroo Transports. La filiale du groupe de logistique éponyme (64 M€ en 2011) a annoncé le lundi 4 février la cessation de paiement et, quelques jours plus tard, sa mise en redressement judiciaire. Sur 120 salariés concernés, une cinquantaine pourrait se voir proposer une solution de reclassement chez Simastock, la filiale de solutions logistiques du groupe régional. A Lomme, la société Vision CHD est aussi sur la sellette, 72 emplois seraient menacés par une liquidation prochaine. La liste n’est hélas pas exhaustive. Les services de l’action économique du Conseil régional constatent les dégâts : « Nous ne traitons pas plus de dossiers qu’avant, par manque de capacités, en revanche, nous gérons des entreprises de plus en plus importantes », explique Jean-Michel Giraud, conseiller technique.

Marie Raimbault