Immobilier économique : millésime exceptionnel pour Batixia

[caption id="attachment_6668" align="alignleft" width="400" caption="Agrati, à Vieux-Condé (9 M€ d'investissement pour 13 000 m2), un des cinq projets bouclé par Batixia en 2011."][/caption]

Le modèle a-t-il trouvé son rythme ? Batixia a réalisé en 2011 son exercice le plus actif. Cette société d'investissement régional (SIR) en immobilier économique en zone de reconquête urbaine est une création de la loi SRU de 2000. Alors qu'elle va fêter ses dix ans en fin d'année, la société, qui réunit à son capital la Région (premier actionnaire), la Caisse des dépôts, l'IRD (via Batixis) et la Caisse d'Epargne, a finalisé cinq opérations l'an dernier. Soit 17 M€ d'investissement immobilier pour 1,7 M€ de fonds propres engagés. « Notre objectif était de doubler le rythme de nos investissements au service du développement régional en 2011, c'est atteint. On a passé un cap », se félicite Jean-Marie Bricogne, directeur de Batixia.

Depuis sa toute première opération, la restructuration de l'usine Lu de Calais pour accueillir le centre d'appels Armatis, Batixia a multiplié les participations à des SCI à vocation économique dans des secteurs difficiles : Maubeuge-gare, immeuble tertiaire à Liévin, entrée de ville de Valenciennes, par exemple.

La participation, qui doit suppléer la carence des investisseurs privés, a vocation à durer en moyenne 8 ans avant revente. Batixia a déjà engrangé cinq sorties, pour 14 000 m2 : Lu, L'Horlogerie à Béthune, le cinéma de Maubeuge, Impression Directe à Roubaix et, dans des conditions particulièrement difficiles, l'immeuble Mopex à Courrières.

Le patrimoine de Batixia s'élève désormais à 60 000 m2 en exploitation tandis que 20 000 m2 sont en cours de réalisation (9 opérations).

 

Objectif : rééquilibrage territorial

En 2011, Batixia a bouclé cinq opérations. A commencer par Agrati, à Vieux-Condé, en juillet dernier. Le dossier (9 M€ d'investissement pour 13 000 m2) était difficile car les banques ne voulaient pas s'engager dans un secteur automobile jugé incertain, malgré la présence du FMEA (FSI) dans l'aventure.

Les autres interventions sont toutes concentrées sur la métropole : Tourcoing pour Alhena, près de la gare, et le CETI (Centre européen des textiles innovants), Roubaix avec la réhabilitation de la Cité de l'initiative, dans les trois cas avec la Sem VR, et Lille pour la plate-forme Purifunction.

Pour 2012, Batixia affiche un premier programme, le pôle artisanal de Bruay-sur-Escaut, et vise un niveau d'activité de 1,3 M€, qui doit devenir le rythme de croisière. Batixia table en effet sur un accès au crédit bancaire un peu plus difficile et donc un moindre effet de levier, « même si on ne l'a pas encore constaté », note Jean-Marie Bricogne.

Le dirigeant reconnaît aussi une trop faible proportion de projets hors métropole et notamment dans le Pas-de-Calais. Tout en relevant que les opérations doivent être bien phasées pour leur réussite économique, comme les deux programmes envisagés à Liévin (Artea 2, 5 000 m2) et Lens (quartier gare), sur un marché très modeste.

Olivier Ducuing