Genoscreen, la recherche ADN dans les gènes

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«Le secteur des biotech est celui qui offre le plus de perspectives de croissance, les plus fortes rentabilités, il n’y a qu’à ramasser ! » Les chiffres d’André Tordeux, fondateur de Genoscreen (à droite sur la photo), sur le marché mondial de la santé sont alléchants : 1 000 milliards d’euros rien qu’en Chine, où 2 000 hôpitaux seront construits d'ici 2020. Bio-incubée à Eurasanté et soutenue par le Clubster santé et Oséo Excellence, la société de 30 personnes basée à l'Institut Pasteur, décrypte les molécules d’ADN et définit la carte génétique de tout génome, qu'il soit humain, végétal, animal ou bactérien. « Quand j’ai créé l’entreprise en 2001, je n’avais aucune connaissance du domaine, mais les potentiels étaient tels que je me suis lancé », ajoute le dirigeant. Diplômé d’économie et de gestion, André Tordeux a longtemps enseigné, avant de se passionner pour la valorisation de la recherche, à Lille 1 où il mit en place un service de valorisation. . D’où une véritable appétence pour l’innovation et le transfert de technologie. Suivi d’agents pathogènes, traçabilité d'une contamination dans un process industriel, mise sous observation d'un service hospitalier en cas de suspicion de staphylocoque doré sont autant d'exemples de l'expertise de Genoscreen. Sa capacité à analyser en une seule fois une multitude de codes barres de l'ADN lui permet d'intervenir en des temps records. La discrète entreprise a déjà convaincu des labos  du  monde entier : en 2012, son premier client est péruvien, le deuxième marocain. Elle décode l’ADN déjà en Asie et dans la péninsule arabique. Une notoriété nourrie par des partenariats avec des consortiums américains, hollandais, allemands, mais aussi avec le pôle NSL. En revanche, elle compte bien plus de clients à Montpellier et Lyon qu’à Lille : « Nul n’est prophète en son pays, mais on apprécierait d’être le fournisseur attitré du CHRU de Lille ! », glisse l’entrepreneur.

 

Médecine personnalisée

La vente des prestations de services (l'intégralité du chiffre d'affaires, soit 2,3 M€) contribue à financer la R&D, qui mobilise la moitié des effectifs. Les travaux se concentrent sur deux domaines : la santé humaine et l’environnement. « L’arrivée de la médecine personnalisée révolutionne le secteur. Demain, les traitements vont être adaptés en fonction du génome de chacun, le marché va exploser », ajoute-t-il. 2014 verra notamment le lancement d’une solution de dépistage de la maladie d’Alzheimer, protégée par un brevet. « Nous avons un portefeuille assez léger, car les technologies avancent très vite, les dépôts de brevets sont longs et coûteux et pas toujours adaptés », poursuit André Tordeux. Sa stratégie ? Pousser les activités rentables pour conforter sa notoriété et sa solidité financière. Et convaincre de nouveaux investisseurs. Si la pépite lilloise a déjà levé près d’1 M€, notamment auprès d’Inserm Transfert Initiative, de Finorpa ou de business angels tels que Luc Doublet, elle cherche des fonds bien plus importants (5 M€) pour vraiment décoller. « Le facteur limitant du développement aujourd’hui, c’est l’argent, pas les compétences », conclut le dirigeant.

Marie Raimbault

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