Franck Monoyez, Pdg du groupe Provost "Nous continuerons à élargir notre terrain de jeu"
Votre entreprise est tre?s lie?e aux investissements des entreprises clientes qui s'e?quipent. Or l'investissement recule en France. Quelle est votre recette de croissance ?
Aujourd'hui les entreprises vont vers l'investissement avec le frein a? main ! L'an dernier a e?te? dur : les Pme-Pmi manquent d'espoir et de visibilite?. Notre chiffre d'affaires a? pe?rime?tre constant a e?te? stable, avec une bonne tenue des grands comptes et du web, mais avec un recul de 5% du re?seau et des Pmi. Nous avons augmente? le chiffre d'affaires du groupe de 5%, a? 82,7 M, en rachetant 55% d'un acteur allemand, Lagertechnik, et deux structures en communication, Sata et Alphapub.
Peut-on encore produire en France aujourd'hui ?
Oui, a? condition d'automatiser au maximum et de monter le personnel en qualification. La deuxie?me condition est de de?velopper du savoir-faire. On a certes des produits cle? en main en sortie de machines, mais il y a aussi des produits spe?cifiques : on a besoin de gens capables de manier un poste a? soudure ! Sans valeur ajoute?e par rapport aux concurrents, ce n'est pas la peine. Nous fabriquons presque tout dans nos usines et nous sommes labellise?s Origine France Garantie.
L'innovation est de?terminante dans votre activite? ?
La diffe?renciation se joue d'abord sur la qualite? des produits. On a beaucoup investi sur l'extension de notre offre : nous intervenons dans les panneaux, la logistique, notre me?tier de base, mais aussi l'agencement et les e?quipements pour la grande distribution, on re?alise beaucoup de Chronodrive par exemple. Et nous de?marrons de nouveaux produits dans tout le champ de l'accueil du public. Nous continuerons a? e?largir notre terrain de jeu en renforc?ant nos e?quipes de vente et d'e?tudes avec un maillage beaucoup plus serre?.
Le CICE (cre?dit impo?t compe?titivite? emploi) est-il de nature a? renforcer votre compe?titivite? ?
C'est un plus, je ne comprends pas qu'il y ait de?bat la?-dessus. Tout ce qui permet de re?duire les charges est e?videmment sympathique, me?me si ce n'est pas suffisant.
«Le CICE? Je ne comprends pas quil y ait de?bat »
Vous e?tes parmi les fondateurs du club des ETI du Nord-Pas-de- Calais anime? par Herve? Allard. Pourquoi cet engagement ?
Aujourd'hui, un patron peut se sentir tre?s seul. Je ne suis pas dans les re?seaux, mais je me suis engage? dans ce club ETI. Il permet d'e?changer e?norme?ment sur des sujets qu'on se croit seul a? rencontrer. Car plus on grandit, plus on est expose?, plus certains phe?nome?nes peuvent apparai?tre. La plupart des ETI sont sur des marche?s matures, concurrence?s. Comment continuer a? se de?velopper ? Il y a aussi des proble?matiques de direction, de fiscalite?, de famille.
Quel est selon vous le principal obstacle au de?veloppement d'ETI en France ?
Ce qui freine e?norme?ment, c'est le dialogue social. En pe?riode de croissance, c?a se passe bien. Mais quand arrive une pe?riode de difficulte? et de tension, il n'y a pas cette compre?hension de ce qu'est une entreprise et chaque partenaire reste sur ses solutions classiques. On manque d'adaptation a? la situation e?conomique, c'est source de tension et de blocages. C?a peut pousser les entreprises a? e?viter d'embaucher.
Vous avez maintenant l'exemple allemand dans votre groupe avec votre re?cente acquisition. Vous voyez la diffe?rence ?
En Allemagne, vous avez un ou deux partenaires, le dialogue est constructif. Ici, pour les partenaires sociaux, le CICE est un cadeau aux patrons, c'est donc suspect
Recueilli par Olivier Ducuing
Ces articles peuvent également vous intéresser :
Leur e-cigarette fait tousser les majors du tabac
Guillaume Sablier et Nicolas Pelluault. Les pionniers de la e-cigarette veulent doubler les ventes de leur Nhoss en un an.