Esium, la petite voix des malvoyants

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Connaître les horaires de la mairie, savoir quand le feu passe au vert pour les piétons ou encore s'assurer de la direction de tel ou tel espace public, c'est possible même lorsqu'on a perdu l'usage de la vue, grâce aux balises vocales d'information mises au point par la société de Villeneuve d'Ascq.

Créée en 2003, Esium consacre le tiers de son chiffre d'affaires à la R&D, soit plus de 250 000 euros par an. Trois de ses huit salariés sont des ingénieurs. Résultat : l'entreprise s'apprête à commercialiser une nouvelle gamme de produits : Yogui (pour YourGuide). Originalité du système : Yogui offre un repérage et une information sélectifs destinés à tout visiteur, ceci quelles que soient sa langue, sa culture ou ses capacités. Grâce aux informations obtenues par oreillettes ou balises vocales, ce système révolutionnaire permet à la personne malvoyante d'aller d'un point à un autre sans confusion ni gêne sonore. "Cette capacité à apporter une information sélective et adaptée nous différencie de la concurrence." , précise Pierre Verschave, le fondateur d'Esium. " Nous ne remplacerons jamais la technique de canne ni celle d'un chien guide pour les personnes aveugles ou malvoyantes, mais nous leur donnerons des informations qui les concerneront directement, évitant ainsi toute cacophonie pour le riverain".

L'histoire d'Esium commence à la fin des années 90. Révolté par le prix prohibitif d'un produit de localisation d'obstacles présenté lors d'une émission de télé, cet électronicien hors pair décide d'inventer son propre proto. Le monde des déficients visuels sera le sien. Accompagné par Lille Métropole Initiative, il créé son entreprise et dépose un premier brevet pour Sinphea, système de modules sonores pour feux piétons (15 000 unités en service en France), suivi de Follow Voice dont les balises guident les visiteurs malvoyants ou étrangers dans les établissements recevant du public. Deux fois lauréat du concours national de la création d'entreprise de technologies innovantes (émergence puis création ) du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, Pierre Verschave parvient à lever 45 000 € puis 350 000 € en subventions et avances remboursables. Une manne qui lui permet de financer la recherche avant le premier euro de chiffre d'affaires. Sans oublier une subvention du Conseil Régional au titre de l'aide à la création d'emploi.

Développer le commercial

L'enjeu est important : la France compte 1,2 millions de malvoyants, chiffre en constante augmentation, compte tenu notamment de la hausse exponentielle du nombre de diabétiques, l'une des principales causes de cécité. La loi du 11 février 2005 sur l'accessibilité aux handicapés des établissements recevant du public (ERP) joue en faveur d'Esium. Encore faut-il se faire connaître !

En 2009, elle a vu ses ventes s'effriter de 10%, à 820 000 euros. Avant la fin de l'année, une levée de fonds de 500 000 euros sera réalisée auprès des partenaires historiques comme Finorpa ou Inovam mais aussi Oseo et des personnes physiques dans le cadre de loi Tepa. Objectif : lancer la dernière innovation yogui et accroître la notoriété des marques via une campagne de communication. L'embauche de deux commerciaux, la mise en place d'un réseau de distributeurs, notamment par le biais du groupe Prolians (groupement de professionnels du bâtiment) et la participation à des salons devraient conforter cette nouvelle politique commerciale. Ce membre de Lille Angels Santé vise le million d'euros de CA en 2011 pour Esium, demi-finaliste du concours de l'entrepreneur social 2010 de la fondation Schwab, qui met en lice des entreprises d'une trentaine de pays au monde.

Pierre Verschaeve et Antoine Tahon, conseiller technique non-voyant, qui teste les produits et les présente à la clientèle.

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