Ecodas, le monde est son terrain de jeu
Sur le bureau de Jeff Squalli (photo), Pre?sident dEcodas, une lettre dun directeur dabattoirs de poulets en Ame?rique du Sud qui linterroge sur le?limination de ses de?chets. Me?me question en Afrique ou en Guyane ou? les de?chets sont de?vore?s par les vautours qui prolife?rent. « Nous nous trouvons actuellement dans la me?me situation que lors de la cre?ation dEcodas, a? la fin des anne?es 90. » Pour survivre a? la crise du textile, lancien fabricant de machines sous pression pour teintureries industrielles avait invente? une nouvel usage pour ses autoclaves a? destination des de?chets toxiques des ho?pitaux. Mais le?troitesse du marche? en France lavait contraint a? se tourner vers le?tranger. Seuls 20% des de?chets hospitaliers franc?ais sont broye?s et ste?rilise?s. Difficile de changer les habitudes...
Me?me combat avec les carcasses danimaux, transporte?es jusqua? pre?sent chez des e?quarisseurs ou? elles sont transforme?es en farine puis bru?le?es. Lide?e dEcodas est dinstaller une machine sous pression directement dans les abattoirs, selon le principe de le?conomie circulaire : la matie?re obtenue apre?s ste?rilisation devenue tre?s me?thanoge?ne pourrait fournir les besoins en e?nergie du site. « Lorsque nous avons demande? a? ladministration une de?rogation pour expe?rimentation, on nous a re?pondu de de?poser deux dossiers pour installations classe?es ». Qua? cela ne tienne, Jeff Squalli dont lentreprise vend 90% a? lexport a de?ja? les yeux tourne?s hors des frontie?res.
Adaptabilité et agilité
Comment parvient-on a? vendre trente a? quarante machines par an dans 75 pays quand on pe?se 7 M de CA ? « Lexport est notre seule porte de salut, de?code Jeff Squalli. Nous avons un bon produit, un re?el savoir-faire, nous sommes compe?titifs et posse?dons une bonne dose daudace. » Auxquels il faut ajouter le fait que les vingt salarie?s de lentreprise sont anglophones, y compris les techniciens capables de de?panner les clients au te?le?phone. Ecodas fait re?gulie?rement visiter son site a? des clients e?trangers. La socie?te? est repre?sente?e par un maillage dune centaine de distributeurs et se de?place dans la plupart des grands salons internationaux spe?cialise?s.
" Notre terrain de jeu est assez vaste pour qu'on aille voir ailleurs quand un coin du globe est dangereux. Nous sommes agiles et prêts à saisir les opportunités"
L'ère du service
Et les problèmes géopolitiques ? " Notre terrain de jeu est assez vaste pour qu'on aille voir ailleurs quand un coin du globe est dangereux. Nous sommes agiles et pre?ts a? saisir les opportunite?s. » Jeff Squalli se dit assez insensible aux fluctuations des monnaies. La baisse de leuro na pas fait augmenter conside?rablement le chiffre daffaires compte tenu du nombre important de pays dont les devises sont annexe?es sur le dollar.
Certains pays ont e?te? plus difficiles a? pe?ne?trer que dautres comme la Chine, pays de re?seaux par excellence ou? il faut avoir ses entre?es ou encore les Etats-Unis ou? Ecodas a mis dix ans pour trouver la bonne approche. Et pour comprendre que la porte dentre?e passait par le service. Les clients nache?tent pas de machines mais un service aupre?s du partenaire dEcodas. Cest dailleurs une tendance observe?e de plus en plus fre?quemment. La socie?te? roubaisienne ne mettra certainement pas dix ans a? simplanter sur ses nouveaux marche?s que sont les abattoirs et a? plus long terme les de?chets portuaires et ae?roportuaires
Armelle Roussel
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