« Dunkerque 2013 créera du buzz économique »

Recueilli par Julie Dumez

Comment se prépare Dunkerque 2013 ?

JPN :La décision officieuse a été prise fin 2008. Michel Delebarre m’a alors demandé d’être chef de projet pour la CUD. On a donc mis dans le coup un certain nombre d’associations et de structures culturelles. La première réunion officielle, eu lieu en octobre 2011 avec six élus de chaque instance avec un pré-projet, déjà écrit. Aujourd’hui, l'équipe dédiée représente dix personnes.

Quel est le thème et quels seront les moments forts ?

JPN : Il y aura trois saisons sur le thème de l’identité maritime et portuaire, dans le sens d'un échange avec le monde. Le plus grand rendez-vous sera Escale à Dunkerque avec la venue d'une douzaine de trois-quatre mâts dont l'un des plus grands bateaux du monde, le russe Krusenstern. Nous accueillerons le Bagad de Lann Bihoué et un ancien bateau de pêche reconverti en plateforme culturelle. Il y aura aussi les performances du Groupe F qui nous accompagnera sur neuf mois avec cinq grands spectacles dont l’ouverture et la clôture à Dunkerque.

Les sommes engagées pourraient choquer la population en temps de crise?

JPN : L'important, c'est que l'argent public soit géré au mieux, qu’un panorama social réponde présent. Je dis toujours : nous travaillons avec l'argent de nos impôts.C'est un devoir que cette manifestation touche un public le plus large possible.

PG :La somme est loin d'être anodine. Mais au risque d'être provocateur, ce n’est pas du luxe pour une manifestation qui s'étale sur neuf mois. Quel est le sens de ces rendez-vous donnés à l'ensemble de nos concitoyens ? L'immense majorité des propositions seront gratuites. La beauté de la culture, c'est aussi des métiers, des emplois qu'il faut payer. Donc oui, ça a un coût.

JPN :: Le budget est de 12 M€, dont 8 M€ pour le fonctionnement. Il faut plutôt considérer ça comme un investissement plus qu’une dépense.

PG : Il y a des vrais enjeux de rayonnement et d'attractivité. La culture est l'un des leviers politiques pour y répondre. Ceci étant, il ne faudrait pas croire que la capitale régionale va résoudre à elle seule tous les problèmes liés à la crise.

Quelles retombées attendez-vous ?

JPN :Les 220 000 habitants de l'agglomération doivent se sentir totalement concernés. Ça ne doit pas être une espèce d'ovni qui leur tombe sur la tête. Ensuite, il y a le « ciment » citoyen que sont les 72 projets d'appel à proposition en partenariat avec plus de 150 associations et communes qui génèrent 600 rendez-vous différents. On a souhaité deux ou trois projets réellement co-construits. C'est le cas du grand spectacle de rue ambulatoire Le Grand Voyage avec 800 amateurs et 12 compagnies professionnelles, et de l'Instrumentarium qui intervient avec 1000 enfants de l'agglomération qui joueront avec 700 musiciens sur scène.

PG : Il y a des projets pour la grande fête maritime où on attend de 100 à 200 000 visiteurs en quatre jours. Les pâtissiers feront un gâteau en forme de containers. Il y a aussi du mécénat et tout ça crée du buzz économique. L’opération va, en 2013, créer une attractivité et un développement parce que le projet va faire travailler des prestataires locaux, des restaurateurs, des hébergements.

www.dunkerque-culture2013.fr