Dirk Euteneuer : « Une entreprise familiale et un process rapide de décision »

Comment s'exprime le caractère familial de l'entreprise ?

C'est la deuxième génération qui est aux commandes, à travers les trois fils du fondateur. Le groupe WEPA est présidé par le plus jeune d'entre eux, Martin Krengel. L’actionnariat est entièrement détenu par les frères Krengel et leurs familles. Les frères se parlent beaucoup entre eux, se voient et visitent régulièrement les usines avec la génération suivante.

La famille est-elle opérationnelle ?

Seul Martin Krengel a une fonction opérationnelle, il est accompagné de trois dirigeants non familiaux, l'un pour la technique, l'autre pour la finance, le troisième pour le développement business, les RH et le juridique ainsi que des managers complémentaires pour les autres départements. En revanche, le travail de formation des enfants au rôle d'actionnaire est engagé. Le groupe à la volonté très claire et affirmée de rester familial. 

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Le circuit de décision est-il rapide chez vous?

Très ! J'ai travaillé dans d'autres sociétés internationales et je vois la différence. Deux fois par an est organisé un International Management Meeting où l'on discute avec la direction et les deux autres frères Krengel. Ce n'est pas la direction qui décide de manière pyramidale, il y a une vraie discussion. Et le lien avec le comitéde direction est très fort. Ici, nous avons actuellement une réunion par semaine, de telle sorte qu’il est parfaitement informé des affaires courantes. Mais cela va plus loin. S'il y a une difficulté, le comitéde direction est joignable très facilement. Imaginons que vous ayez un besoin de ressources humaines, la décision peut être prise très vite d'envoyer chez nous une ou plusieurs personnes. De la même façon, si on identifie un besoin non prévu qui pourrait nécessiter des moyens financiers supplémentaires, dans une autre société, ce ne serait pas possible si vous outrepassez le budget. Ici, ça peut être engagé très rapidement. Grâce à une procédure efficace, le cheminement de la décision est très court.

On parle beaucoup du modèle social allemand, le fameux consensus. Avez-vous réussi à l'importer en France ?
La transparence est importante. Lorsque je dis aux représentants du personnel qu'il y a un problème, la confiance qui existe maintenant entre nous permet de parler ouvertement et de trouver des solutions ensemble. Les partenaires sociaux sont très importants, sans eux, ça ne fonctionne pas. En France, on sent des changements de pensée. Les salariés veulent que l'usine tourne et ils ont conscience qu'elle doit gagner de l'argent. Les objectifs de l'entreprise sont partagés avec nos salariés. En revanche, il est vrai que les charges patronales sont plus élevées qu'en Allemagne et que les contraintes de l'Etat sont très lourdes.