Denis Payre, Président de Nous citoyens : On a manqué d'honnêteté sur la situation réelle du pays
Quel est le sens de votre démarche ?
Notre constat, c'est d'abord le potentiel considérable du pays. Nous sommes un surdoué qui s'ignore, nous avons une très grande créativité qui ne s'exprime pas que dans le milieu artistique. Les Français travaillent énormément quand l'environnement est motivant : je n'ai jamais eu à renvoyer chez eux le soir des collaborateurs allemands, américains ou belges, alors que j'ai souvent du le faire en France. Et pour autant, la situation est très difficile, le taux de chômage et la dette sont extrêmement élevés. Mais je suis persuadé que nous avons en nous les capacités de sortir du statu quo et de réindustrialiser le pays.
Pourtant, la situation paraît à bien des égards très figée ?
La société est bloquée, elle n'arrive pas à se réformer pour entrer dans le XXIe siècle. Du coup nous avons les conséquences négatives de la mondialisation mais pas ses retombées positives. Le déclic m'est venu de la présidentielle de 2012, où on a évoqué la viande halal ou le permis de conduire, mais pas les sujets fondamentaux. Je souhaite qu'en 2017 on n'ait pas une présidentielle pour rien. Nous comptons préparer un programme, une pédagogie pour des réformes dans neuf thèmes prioritaires, parmi lesquels l'emploi, l'efficacité de la dépense publique, l'éducation, la vie politique... Le système est bloqué car celle-ci est dominée par les politiques de carrière et les fonctionnaires, qui ont certes beaucoup de qualités mais qui sont beaucoup trop nombreux en politique.
Votre mouvement est-il patronal ?
Non, cette perception serait inexacte. Dès le départ, nous étions 100 personnes issues de milieux très variés, agriculteurs, sportifs, commerçants, fonctionnaires, humanitaires. Nous ne sommes pas du tout un sous-marin du Medef. Mais il est vrai qu'aujourd'hui les enjeux du pays sont fondamentalement économiques ! Aujourd'hui nous sommes déjà plus de 6000.
Qu'attendez-vous de votre passage à Lille ?
Nous nous structurons. Nous sommes allés à Rennes et Lyon, avec un très bon accueil à chaque fois. Nous identifions des personnes qui peuvent être nos relais, des délégués citoyens voire nos ambassadeurs. Certains pourront mener des actions de veille sur les collectivités pour évaluer leur gestion. La mayonnaise prend, beaucoup de partis politiques nous appellent. Nous aurons un dialogue avec eux mais nous voulons absolument éviter la récupération. Pour les prochaines municipales, nous comptons labelliser des listes, sur la base de la bonne gestion mais aussi de l'honnêteté. Ce sera notre ADN car on a manqué d'honnêteté depuis des années sur la situation réelle du pays
Recueilli par O.D.
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