Dans les coulisses du centre chorégraphique national Roubaix Nord Pas-de-Calais

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Les six et sept mai 2010, la dernière création de Carolyn Carlson "Mundus imaginalis" a mis en danse le bassin du musée de la Piscine à Roubaix. Un spectacle inédit dans ce cadre grandiose où les oeuvres ont pris vie. Les bleus de Matisse, les pourpres de Van Gogh, Picasso, Magritte... les scènes se sont succédées en musique devant 400 spectateurs debout libres de déambuler. "Mundus imaginalis représente ce que j'aime faire : aller au devant du public à travers des improvisations hors cadre".

Implanté à Roubaix en 1983, le centre chorégraphique national Roubaix Nord Pas-de-Calais, connu sous le nom de Ballet du Nord jusqu'en 2005, figure parmi les plus actifs des 19 ccn de France. Nouvelle directrice artistique et nouveau président -un chef d'entreprise-, Luc Doublet: l'année 2005 marque un tournant dans son histoire. Si les missions restent identiques - création chorégraphique, diffusion de la danse aux habitants de la région, soutien à la jeune création et formation -, les méthodes diffèrent. "Nous avons appliqué un style de management moderne à une structure culturelle. Nous avons fait confiance aux équipes", expose Luc Doublet. Ainsi, un comité de direction réunit les cadres chaque semaine, une dizaine sur 40 équivalents temps plein. La majorité des problèmes y sont résolus.

Un public très large

"Des rues de New York à celles de Roubaix, les humains partagent la même planète. Leur coeur est semblable", Carolyn Carlson aime aller à la rencontre du public. Elle met en oeuvre des projets nomades. Des centres urbains aux communes rurales, des amateurs aux professionnels. Le ccn essaime la danse sur son territoire. En décembre dernier, les salons de l'hôtel de ville de Roubaix ont accueilli "MappeMonde" et ses danses issues de la diversité culturelle de Roubaix : hip hop, salsa, danses africaines, flamenco, danses orientales...

Une petite centaine de dates sont programmées par an réunissant 50 000 spectateurs. 25 % dans le Nord-Pas-de-Calais, 50 % le reste de la France et 25 % l'international.
Toujours dans un esprit d'ouverture, le ccn soutient d'autres compagnies. L'aide va du simple accueil studio à un accompagnement artistique plut complet.
A deux pas du Colisée, rue des Arts, le dernier étage de l'ancien tissage François Roussel abrite l'école de danse. Un vaste espace de 1600 mètres carrés divisés en quatre studios qui accueillent 180 élèves à partir de quatre ans. Certains d'entre eux intègrent ensuite de prestigieuses écoles internationales.

Une nouvelle politique de mécénat

Le budget annuel du ccn Roubaix Nord-pas de Calais s'élève à quatre millions d'euros, financés par des subventions : 2,7 M€ (DRAC, Ville de Roubaix, Conseil Régional et Conseil Général du Nord). Le reste (1,3 millions) est fourni par la billetterie, la cession des spectacles en France et à l'étranger, les cotisations des élèves... "Nous aimerions accroître nos ressources propres. Depuis que la structure est bien repositionnée, nous séduisons des mécènes", affirme Luc Doublet. Objectif pour 2010 : 100 000 €. Parmi eux, la Caisse d'Epargne Nord France Europe a contribué à la création de Mundus Imaginalis. Un moyen pour la banque de souligner son appartenance régionale. Un moyen aussi de recevoir de manière originale certains clients.
Plus de fonds permettrait au ccn de disposer d'un lieu propre à la place d'espaces accolés au Colysée de Roubaix ou rue des Arts pour l'école. Luc Doublet espère la création d'un pavillon blanc, à l'instar du pavillon noir du ccn d'Aix-en-Provence.

Carolyn Carlson : "le mécénat de projets de danse n'est pas suffisamment rentré dans l'esprit des chefs d'entreprise qui préfèrent acheter une oeuvre d'art et l'exposer sur leurs murs. Pour eux l'argent reste physique et non immatériel."

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