Dans les coulisses de Wepa

C'est en 1948 que Paul Krengel pose les bases de ce qui deviendra près de 70 ans plus tard le numéro trois européen du papier tissu, décliné en papier sanitaire, essuie-tout et mouchoirs. Le fondateur est aujourd'hui décédé mais l'entreprise reste 100 % familiale, sous la direction de Martin Krengel, PDG, associé à ses deux frères. Le groupe, basé à Armsberg, dans la Ruhr, relève très exactement du «Mittelstand» allemand, formé de trois fois plus d'ETI que la France. En 2008, il a presque doublé de taille en reprenant l'italien Kartogroup. Dans la dot, l'usine de Bousbecque, à la frontière franco-belge, rebaptisée Wepa Lille. 

L'effectif du site n'a cessé de croître depuis. De 270 salariés à l'époque, il est ainsi passé à 390 personnes. Et l'investissement a suivi, à hauteur de 50 M€€. L'usine est la plus importante dans son domaine au nord de Paris. Wepa la renforce encore avec l'installation d'une nouvelle machine à papier, la PM18, en cours. Elle sera mise en service le mois prochain pour un investissement global de 28M€€. 

L'outil va permettre de ne plus importer aucune bobine (aujourd'hui environ un tiers de la production), mais de fabriquer directement la totalité du papier, à partir de pâte importée et acheminée par voie fluviale jusqu'au port voisin de Halluin. Son fonctionnement sera en outre beaucoup plus économe en énergie et en eau (-20%), ce qui améliorera la productivité du site.

La pâte est traitée dans des machines de très grande taille, le papier file à une vitesse de 2 kilomètres à la minute, soit 120 km/h. Le papier est séché par injection d'air chaud entre 510 et 530 °. L'usine travaille en continu, 7 jours sur 7, 360 jours par an.

Les bobines sont ensuite acheminées dans l'unité dite de converting. En clair, la transformation en papier hygiénique ou en essuie-tout. Le papier est d'abord gaufré, puis assemblé en fonction des commandes (2, 3 voire 4 plis). Des rouleaux intermédiaires sont composés dans des « accumulateurs », avant que les scies ne les découpent. L'usine produit pas moins de 2,5 millions de rouleaux par jour.

En mars dernier, Wepa s'est offert l'usine Lucart à Troyes. Une unité de 32 000 tonnes et 170 salariés, qui partage les mêmes productions mais qui a aussi une activité mouchoirs en boxes et étuis. De ce fait, la France est désormais le deuxième pays le plus important pour Wepa.

En fin de ligne, le packaging comme le filmage sont automatisés de même qu'une part importante de la logistique, avec des LGV (laser guided vehicles). Le site est capable de stocker 28 000 palettes. Celles-ci sont expédiées dans toute la France mais aussi le sud de la Grande-Bretagne, à raison d'une centaine de poids lourds chaque jour en moyenne.

> Lire aussi l'interview de Dirk Euteneuer, directeur de Wepa Lille