Dans les coulisses de ...Valutec

Une catapulte propulsée par un puissant moteur électrique sur des rails. Des puits de chute de cinq et sept mètres. Une chambre acoustique semi anéchoïque. Un banc piéton pour tester les chocs sur des passants, sous l'oeil de capteurs et de caméras qui filment au millième de seconde. Un banc d'essais vibratoires et climatiques, de -20° à + 50°, pour vieillir artificiellement des pièces... On pourrait s'attendre à trouver ces équipements dans un site industriel. C'est pourtant au coeur de l'université du Valenciennois et du Hainaut Cambrésis, à une encablure de la station de tramway Mont Houy, que se trouvent les locaux de Valutec, également connue sous le nom de Centre Technologique en Transports Terrestres (C3T).

Valutec en bref

Actionnariat : 67% université UVHC, 15% Caisse des dépôts, 18% industriels locaux (dont Alstom, Sevelnor, Hiolle Industries, PSA)
Effectif : 19
CA 2010 : 1,8 M€
60 clients différents par an
Investissement depuis l'origine : 6,5 M€

Dirigée par Jean-Pierre Cartellini depuis 2000, cette structure est la toute première filiale d'une université en France, sous forme de SA. D'autres sont apparues depuis mais Valutec reste la seule à offrir un tel spectre d'activités, et surtout dont le chiffre d'affaires est très majoritairement adossé à l'exploitation d'un centre technique. 20% seulement de son CA proviennent des contrats de recherche. Membre d'i-Trans,Valutec travaille pour l'automobile comme pour le ferroviaire, mais elle a entamé une -modeste- diversification avec la crise violente traversée il y a deux ans par l'industrie automobile. Elle propose désormais ses tests à l'aéronautique, l'industrie navale, et plus largement au secteur industriel. Conjuguée à des mesures d'économies, comme le gel des salaires pendant deux ans et le non remplacement des départs, l'initiative a permis à Valutec de traverser les turbulences sans casse, malgré un exercice 2009 négatif.

" Nous sommes au coeur des besoins du monde du transport terrestre " Jean-Pierre Cartellini, directeur général de Valutec.

Les dix neuf salariés du centre -dont une grosse part d'ingénieurs et de docteurs s'activent dans les bancs tests du premier bâtiment ou derrière la catapulte du deuxième. Certains ateliers sont pleins comme des oeufs, tant l'activité est repartie. Un troisième bâtiment est loué à proximité mais est déjà saturé. Dans l'urgence, deux petits bâtiments complémentaires sont édifiés, de 200 et 400 m2, afin de désengorger les capacités de stockage sécurisé et de préparation des essais. L'investissement atteint 1 million d'euros.

Au-delà, cette Pme un peu particulière dédiée à l'ingénierie des essais porte un gros projet, dans le cadre de la future technopole de Valenciennes. Un vaste bâtiment d'un cout de 4 M€ est en gestation pour accueillir des surfaces d'essais en environnement entièrement climatisés, qui permettraient ni plus ni moins de doubler la superficie du C3T. Dès cette année, le volet architectural doit débuter. " Je suis très confiant pour les trois ans à venir ", glisse le directeur général, à la gestion très prudente. " Oui nous sommes une SA comme les autres par notre structure juridique, notre devoir d'équilibrer les comptes. Mais nous ne sommes pas là pour faire prendre des risques à l'université ".

Pour conforter sa situation financière, Valutec s'est posé dans le passé la question de l'ouverture éventuelle de son capital. Elle a trouvé d'autres solutions depuis douze ans, en accumulant des réserves, qui se sont révélées fort utiles lors de la crise. " C'est en stand-by. Mais de toute façon, nous souhaitons que l'université demeure majoritaire ".