Dans les coulisses de la salle des ventes de Roubaix

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Un bronze d'Antonio Susini adjugé 155 000 euros en juin dernier, un bouquet de roses Maurice de Vlaminck pour 62 540 euros en mars, un diamant de 5,79 carat envolé à 89 680 euros... "Nous nous positionnons résolument sur le haut de gamme", affirme Thierry May, commissaire priseur. Une politique qui n'a pas dévié d'un pouce depuis la première vente organisée en janvier 2003 à Roubaix, avenue du Maréchal Foch.
Jusqu'à l'été dernier, Thierry May était associé avec Alexis Duhamel. Ce dernier a préféré se recentrer sur son activité de commissaire priseur à Béthune et Valenciennes. Le choix de Roubaix était un retour aux sources, puisque tous deux ont fait leur stage professionnel dans l'hôtel des ventes de Jacques Mercier à Roubaix, avant son expropriation de la rue du Curé au profit du futur centre commercial Espace Grand-Rue. Thierry May fut ensuite commissaire priseur à Senlis, puis à Lille avant de relancer l'activité à Roubaix.

L'immeuble de standing abritant la salle des ventes est une ancienne banque ayant appartenu à la famille Rabot, transformée ensuite en école. Au total 1500 m² dont 800 m² de réserves. Une vaste salle d'exposition de 400 m² est transformée en un véritable salon de décoration pour mettre en valeur les objets chaque veille des ventes. Elles se succèdent tout au long de l'année : quatre ou cinq cataloguées le dimanche, des ventes courantes le lundi et des ventes à thèmes sur les vins, les marines, les livres ou les jouets anciens...
Les plus grandes ventes sont annoncées par un catalogue édité à 3500 exemplaires, comportant de 50 à 100 pages. Même si la fabrication est maison - textes de Thierry May, photos de son bras droit Jérôme Vitou, photographe de métier- l'impression et les frais de port font monter l'addition à près de 30 000 euros par catalogue. "A Drouot ou à l'étranger, les amateurs d'art n'hésitent pas à débourser 10 euros pour en posséder un; ici, ce n'est pas le cas" constate Thierry May.

40 % d'acheteurs étrangers

Marchands d'art, chineurs ou simples curieux, la clientèle est très diversifiée. Mais de plus en plus étrangère, spécialement lors des grandes ventes où il n'est pas rare qu'une dizaine d'enchères s'effectue par téléphone. Thierry May n'hésite pas à faire de la pub dans la gazette de Drouot pour les attirer. "Les Chinois, une clientèle très pointue, ne s'intéressent qu'à ce qui provient de leur marché intérieur." L'un d'eux a récemment fait l'acquisition d'un jade du 17ème pour 42 500 euros, un Italien s'est offert un bronze renaissance, un Hong-kongais un marbre de Mathurin Moreau ... les plus gros lots, soit 40 % du produit des ventes partent à l'étranger.
"Nous assistons, impuissants, à une crise du goût", déplore Thierry May. "Est-ce en raison de l'habitat, des nouvelles tendances de décoration, ou de l'envie de voyager, le mouvement semble s'accélérer depuis trois ou quatre ans." La preuve : sur une métropole de 1,2 million d'habitants, ce sont toujours les mêmes 150 passionnés qui viennent voir les expositions. Conséquence de ce désintérêt, le produit des ventes s'est élevé à 3 M€ en 2009, en baisse de 30 %. A Armentières, Thierry May a également une charge de commissaire priseur judiciaire. Les objets viennent alors de liquidations et de redressements judiciaires. Un domaine sans doute plus profitable mais moins honorable aux yeux de ce puriste, amoureux des belles choses.

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