Dans les coulisses de… la salle des marchés de la Soc Gen

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[caption id="attachment_6741" align="alignleft" width="640" caption="Le seuil minimal pour utiliser la salle des marchés : 1 M€ de besoin de couverture par an."][/caption]


Rue des Arts à Lille. Le bâtiment ne paie pas de mine. Vous empruntez un ascenseur, puis descendez un escalier étroit. Et vous accédez par une porte sécurisée à un plateau de travail dans une petite salle à l'atmosphère laborieuse. Les outils ? Des moniteurs (beaucoup), avec à l'écran des tas de tableaux et de courbes, des téléphones (beaucoup), et plusieurs horloges digitales au mur, indiquant en diodes rouges l'heure à Paris, Londres ou New York. Bienvenue dans la salle des marchés de la direction régionale de la Société Générale.

Pas de trading ici avec des allers-retours à la nanoseconde pour spéculer, mais de la couverture de risque de taux, de change, de matières premières, et du placement de trésorerie. « On ne travaille qu'avec un trade physique, on couvre des flux réels », souligne Nicolas Faure, l'un des six spécialistes de la salle. Ces dispositifs autrefois réservés aux sièges parisiens se sont peu à peu invités en région, tant dans la banque au logo rouge et noir que chez ses concurrentes. Pour la Soc Gen, l'acte de naissance de la salle des marchés lilloise date du 30 juin 2003. A l'époque, elle ne comptait que deux personnes. Ils sont huit aujourd'hui, dont deux stagiaires, sous la houlette de Christine Bouscasse, à la fois responsable du service et de la couverture des taux.

Les clients ? Ce sont pour la plupart les Pdg ou les directeurs financiers, pour des entreprises très souvent exportatrices et/ou importatrices, dont les besoins dépassent le million d'euros de couverture annuelle. Les experts sont capables de traiter toutes les monnaies, même si le plus gros des volumes porte sur l'euro-dollar. En optimisation de trésorerie, la salle sert 400 clients, environ 150 sur le change. La technicité est élevée avec des spécialistes qui ont au moins bac+5, souvent dotés d'une expérience déjà solide. La moyenne d'âge est d'une quarantaine d'années.

 

Quatre décimales après la virgule

L'objectif affiché n'est pas de mener des opérations « one shot », des coups, mais bien de travailler dans la durée et de sécuriser les clients. « C'est du partenariat moyen-long terme », plaide Christine Buscasse, qui souligne la forte dimension pédagogique du service et les rencontres de terrain avec les clients. « Mais ici tout se traite à la seconde. Et on va à quatre décimales derrière la virgule. Quand on exporte en millions, ça peut être très important. Une entreprise peut perdre toute sa marge d'un an faute de couverture », analyse Stéphane Hoblaingre, l'un des jeunes financiers du service. Chaque matin, l'actu économique est épluchée et un point complet du marché est réalisé avec les analystes et les traders de la banque, avant les contacts avec les clients dans la journée. Parfois, les interlocuteurs sont eux-mêmes des experts de haut vol. « Les très gros groupes ont parfois des spécialistes qui peuvent être d'anciens banquiers », sourit Nicolas Faure.

Lille est devenue au fil du temps une belle salle de marché. La Soc Gen en compte trois autres, à Paris, Lyon et Strasbourg, chacune offrant des compétences nationales mises à disposition de tout le réseau. Il existe bien une autre salle des marchés en région, basée à l'Edhec. Mais il s'agit là d'un outil purement pédagogique, une salle d'entraînement et de simulation offerte par la banque aux futurs pros de la finance. Qui travailleront peut-être un jour rue des Arts.

Olivier Ducuing

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