Damien Douchet, comme un poisson dans l'eau américaine

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« Il est évident que beaucoup d'entreprises françaises devraient aller aux Etats-Unis. Il n'y a pas de complexe à avoir ! » Damien Douchet sait de quoi il parle. Depuis 2009, ce quadra, issu d'une famille nordiste mais natif de Lyon, a posé ses valises sur la côte Est pour créer une société, filiale de H2O, spécialiste des produits de nettoyage en microfibre, vendus en réunion à domicile. Trois ans plus tard, il pilote depuis Philadelphie une armée de 850 conseillères de vente et réalise un chiffre d'affaires de 2,5 millions de dollars, avec l'ambition de croître de 100% par an !

 

« 8 000 à l'heure »

Sa carrière aurait pu s'inscrire comme elle avait commencé, dans le sillage de grands groupes. A l'issue de ses études à HEI Lille, il débute comme ingénieur de prod' chez Peaudouce-Linselles. Au bout de six mois seulement, il est bombardé chef de projet d'un programme massif d'investissement destiné à réagir par l'automatisation à la concurrence. Le chantier l'emmènera une fois par semaine en Suède, en Norvège voire aux Etats-Unis, révélant chez lui « le goût du business à l'international ». Recruté en 1996 par une entreprise choletaise de non-tissés, Tharreau Industrie, il s'ennuie ferme. Aussi quand des chasseurs de tête l'approchent pour lui proposer, à 30 ans, la direction de l'usine Celatose (groupe Tyco) à Wasquehal, avec ses 400 salariés, il relève sans hésiter le challenge. « J'ai appris à vivre à 8 000 à l'heure, mais dans l'archétype de la boîte américaine sans foi ni loi où pour décrocher un bonus il faut virer 50 personnes », lance-t-il, caustique. C'est d'ailleurs ce qui lui arrive à lui aussi cinq ans plus tard lors de l'affaissement du groupe. « Convoqué à 17h, j'étais dans ma voiture avec mon carton une demi heure plus tard ! » Avec ses indemnités, il reprend alors avec des associés Création Alpac, un grand nom international de la déco des arts de la table, mais en grande difficulté. L'entreprise se relève peu à peu, mais l'aventure fait long feu sur un désaccord avec ses associés qui lui rachètent ses parts.

 

« On était inoxydables »

Joue alors le réseau CPA : pendant ses années chez Tyco, Damien Douchet a suivi ce programme du CEPI, où il s'est lié d'amitié avec Guillaume Leymonerie, fondateur de H2O, implantée près de La Bassée. Et ce dernier a justement en tête de créer un jour une filiale aux Etats-Unis. Quelques allers-retours sur place plus tard, leur conviction est arrêtée, et Damien s'associe comme minoritaire au projet. « On a vendu notre maison de Roubaix, chargé son contenu sur un conteneur, et quelques jours plus tard, on était dans notre salon à Philadelphie. » Problème : Lehman Brothers vient de faire faillite, la crise sévit, le scepticisme ambiant est au plus fort. « C'était l'hécatombe ! » s'amuse-t-il a posteriori. Mais il fonce. « On était inoxydables, indestructibles, dans l'énergie du projet ». Très aidé par la chambre de commerce franco-américaine de New York, Ubifrance, mais aussi la fédération de la vente à domicile (DSA), le projet prend vie sur un nouveau modèle. A tel point que les bonnes pratiques développées outre-Atlantique sont importées au siège. La suite ? Le « positivisme » et la simplicité des Américains, mais aussi une vie de famille équilibrée, sa femme l'ayant rejoint dans l'entreprise, ne lui donnent pas l'envie de revenir dans la mère patrie. Et si H2O avait envie d'ouvrir des filiales dans de nouveaux pays, il est prêt à plonger !

Olivier Ducuing

 

Plongée internationale

Damien Douchet est depuis toujours un plongeur sous-marin invétéré, passion qui l'a conduit avec sa femme à parcourir toutes les mers du monde. Son spot préféré : le récif de Palancar, sur l'île de Cozumel au Mexique, révélé dans les années 60 par le commandant Cousteau. Où il s'est trouvé face à un banc géant de barracudas.

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