Damien Dernoncourt fait briller un modèle social en Asie

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Voilà 17 ans qu'il écume les cieux d'Asie du Sud-Est. Damien Dernoncourt conduit les rênes d'une entreprise mondiale de bijoux de luxe réalisés à la main, John Hardy. Un ensemble de 1 500 personnes pour un chiffre d'affaires de 80 millions de dollars, qu'il a racheté en 2007. Rien ne prédestinait pourtant ce jeune Nordiste à s'envoler pour l'extrême Orient. Quelques voyages linguistiques d'été en Grande-Bretagne, un stage de six mois à Madrid dans le cadre de ses études à Sup de Co Lille lui ont donné le goût de la découverte de cultures différentes. Lorsqu'il achève son cursus en 1995, Damien trouve son niveau d'anglais trop mauvais et décide de partir loin : ce sera Hong Kong, dans le cadre d'un CSN (précurseur du VIE). Echec total : « Au bout de six semaines, j'étais viré ! Mais pas question pour moi de revenir en France, ce n'était juste pas possible », raconte Damien, 41 ans aujourd'hui.

Très vite il rebondit, au service d'une société stéphanoise d'outillage électrique pour laquelle il va développer le sourcing chinois. « J'ai ouvert un bureau à Pékin, un à Shanghai, un autre à Shenzhen, j'ai adoré ça ». Deux ans plus tard, il crée une société d'emballages. La croissance est très rapide : en trois ans, elle compte 300 salariés. Revers de la médaille, elle manque de cash. Le jeune Français choisit alors de la revendre et de revenir en France suivre un MBA à l'Insead en 2002 pour conforter son savoir-faire financier. Une expérience dont il garde un souvenir enthousiaste, de solides amitiés et un contact privilégié avec un actionnaire de la société John Hardy. C'est ainsi qu'à son retour, il prend la direction financière de cette entreprise Hong-kongaise dont il va tripler la taille en quatre ans : elle atteint les 1 200 salariés en 2007, date à laquelle, épaulé par le fonds 3i et le directeur artistique, il rachète la société... juste un an avant les subprimes, Lehman Brothers et la crise mondiale. « Le business du bijou de luxe s'est cassé la figure. Or nous étions assez endettés avec le rachat. On a travaillé comme des fous et réduit la taille de l'entreprise », se souvient-il. Elle passe de 1 200 à 800 personnes en quelques semaines. Et traverse le gros temps. Aujourd'hui, elle profite à plein du nouveau dynamisme des émergents mais aussi des États-Unis.

 

Nourris bio par la ferme de la société

Le mal du pays ? Damien ne le ressent pas vraiment. D'abord parce qu'il revient de temps en temps en France et reste très fidèle à ses racines nordistes, qu'il revendique hautement. Mais surtout parce qu'il s'est marié avec une Française de Hong Kong, avec qui il a eu deux enfants. Ensuite parce qu'il adore son métier trépidant qui le mène régulièrement aux ateliers de Bali (650 artisans) ou de Bangkok, sans compter New York où il compte nombre d'amis. Sans doute aussi parce qu'il a construit un modèle d'entreprise très protecteur pour ses salariés. Logés, nourris (en bio) par la propre ferme de la société, ils peuvent aussi obtenir d'elle un prêt à taux zéro pour les études de leurs enfants, parmi de nombreuses autres mesures. La société est aussi très soucieuse d'environnement et a déjà replanté 650 000 bambous. « C'est 5 fois Central Park », s'amuse Damien, qui souligne le rôle des conseils de son grand-père, qui dirigeait de manière paternaliste une usine à Lille après guerre. « Ici, nous avons un management très social, sans être caritatifs ! Ça coûte cher, mais les employés restent dans l'entreprise, je n'ai pas de vol, alors que nous travaillons l'or et l'argent, et au final, c'est bon pour les actionnaires ! » O.D.

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