Cyril Derreumaux, l’ivresse californienne

Sa soif d’aventure, Cyril ne l’assouvit jamais. Ce baroudeur dans l’âme avec au compteur un tour du monde en sac à dos et de nombreuses courses de canoë a finalement posé son barda en Californie. Les voyages, c’est son ADN : Etats-Unis ado, Angleterre et Espagne avec l’ESCP-EAP, puis service militaire en Italie en tant que VSNE pour Peugeot Milan comme chef de produit marketing. « J’avais la bougeotte », se souvient-il. Alors en escale à Los Angeles, il y fait une rencontre déterminante avec une prof de français américaine...Elle deviendra sa femme. Après avoir vécu quelques mois au Brésil, il rentre en France pour vendre des flacons cosmétiques et pharmaceutiques.

« Mais je voulais un job qui me correspondait. Je trouvais le monde du vin intéressant », se rappelle-t-il. Après un an et demi à Mendoza en Argentine pour monter la filiale de Nadalie Tonnellerie, il rentre à Lille, sa contrée natale. Faute d’avoir trouvé dans son domaine, il intègre les meubles Demeyère pour lesquels il voyage aux Etats-Unis, Canada, Israël, Liban ou encore Afrique du Sud. Un an plus tard, il est rattrapé par Vivelys qui lui propose de relancer sa filiale en Californie. Il n’hésite pas à mettre les voiles en famille, green card à la clé avec cinq semaines de congés, un vrai luxe outre-Atlantique.

Pas d'âge, pas de photo, pas de préjugé

 S’il gère aujourd’hui une équipe de 4 personnes, il n’exclut pas, un jour, de monter sa boîte sur des terres qu’il qualifie de « fertiles » pour lui. « Il y a une énergie entrepreneuriale. C’est top pour le business. Le travail est basé sur le mérite et l’efficacité. Ça commence par le CV : pas d’âge, pas de photo, pas de préjugés. Il n’y a pas de limites et peu de hiérarchie comme en France. Ça va bien avec ma personnalité ». Un état d’esprit et un mode de fonctionnement qui font que Cyril ne « pourrait plus rentrer en France. Si à 17h30 tu n’es pas chez toi, c’est que tu n’es pas efficace ! Et puis cette énergie de faire et d’entreprendre « se propage sur ta vie perso » conclut-il enfin. Un besoin de se dépasser qui se traduira en juin 2014 avec un prochain défi : parcourir 4 000 km en duo en canoë de la Californie à Hawaï. Objectif : gagner, of course ! Si possible en battant le record de 64 jours. « Il y a aussi une autre équipe de Français alors on va aussi être obligé de les battre ! » plaisante, ce père de deux enfants, qui s’imagine bien déménager à Hawaï.

Attaché à ses racines nordistes, il dit revendiquer sa « franchouillardise » et apporter à ses garçons le côté un peu rebelle des Français. Il admet volontiers s’être américanisé en adoptant notamment la nourriture bio et en changeant de point de vue sur la société. Bien que polyglotte (cinq langues et bientôt le Norvégien !), il conserve en français quelques intonations. A 36 ans, il pense d’ailleurs demander la bi-nationalité franco-américaine. Un nouvel atout pour son business made in USA.

Julie Dumez