Conjoncture : reprise faible et patronat remonte
Pour leur rentrée, les Rendez- vous de l'Entrepreneur se sont penchés sur une situation économique plus que complexe tant dans le monde qu'en France. Pour y voir plus clair, Caroline Canaan, spécialiste en gestion d'actifs du Crédit du Nord, a planché devant près de 200 chefs d'entreprises réunis à Entreprises & Cités. Première bonne nouvelle, tout n'est pas noir ! « La sortie de crise est plus rapide quanticipée en zone euro », note l'experte. La reprise aux Etats-Unis est nette grâce à l'immobilier et à une politique monétaire très complaisante -maintenue par Ben Bernanke, à la surprise générale- , et « le climat des affaires s'améliore dans les économies avancées alors qu'on redécouvre la fragilité inhérente à certains pays émergents ». Les « abenomics » au Japon portent leurs fruits. En Europe, l'Allemagne affiche sa bonne santé. « Tous ses indicateurs sont au vert, or elle pèse 28% du PIB de l'Union européenne. Mais elle ne peut pas toute seule tirer la zone euro », souligne Caroline Canaan.
Risque systémique en matière sociale
Et la France?«Les indices de confiance des ménages sont orientés à la hausse mais restent à un niveau très bas », note-t-elle, soulignant que la hausse fiscale affecte aussi la consommation. Jean-Perre Guillon, président du Medef régional a quant à lui rebondi avec gravité sur la situation nationale, évoquant un « risque systémique en matière sociale », notamment dans le domaine de la retraite. « Tout est basé sur des scénarios d'un organisme d'Etat, le COR. Or les chiffres sont trafiqués pour calmer le jeu », accuse-t- il, en avertissant : « Nous Medef, on ne peut plus accepter de hausse des charges qui se traduisent inévitablement par des résultats catastrophiques en matière d'emploi" . Le patron des patrons du Nord-Pas-de-Calais juge qu'il s'agit désormais de réformer la gouvernance, pour éviter un « syndrome à la grecque » où on attaque la substance économique et où on recouvre moins d'impôt. Applaudissements nourris. Fermez le ban O.D.
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