Capital-Investissement, qu'en disent les entreprises ?
DIC Technology ( Denain), des fonds régionaux pour une reprise régionale
DIC Technology, a? Denain, fabrique des machines dassemblage et de soudure pour pie?ces automobiles a? destination dune cliente?le de?quipemen- tiers et de constructeurs. Depuis 2004, l'espagnol East Engineering de?te- nait 51% du capital, le reste e?tant partage? entre quatre cadres de lentre- prise. Fin 2013, East Engineering annonce son intention de quitter le capital, suivi par trois autres actionnaires: Les dirigeants doivent rechercher activement un repreneur. Trois se montrent intéressés dont un concurrent de l'entreprise qui n'inspire aucune confiance à la direction. " Il a fallu trouver une solution pour racheter leurs parts à toutes ces personnes. Nous avons fait appel à l'IRD qui nous a soutenu dans le montage, l'approche bancaire et dans les négociations avec les vendeurs", raconte Christian Saleix, alors ge?rant et actionnaire a? 15%, devenu depuis pre?sident de lentreprise. En de?cembre 2015, Grand Hainaut Expansion et Nord Cre?ation interviennent chacun a? hauteur de 100 K en compte courant et en fonds propres. Les deux fonds de?tiennent 20% du capital, le reste partage? entre Christian Saleix et trois cadres. DIC Technology emploie 14 salarie?s pour un chiffre daffaires de 5M.
BBG (Bon Bio Gourmand - Marquette), des leve?es de fonds au fil des ouvertures
En 2011, Ste?phane et Francis Brichet et Vincent Ghesquier ouvrent le premier magasin BBG (Bon Bio Gourmand) a? Marquette-lez-Lille. Tous les trois sont issus de la grande distribution. Un univers oppose? dans beaucoup desprits au bio et a? la consommation de produits e?co res- ponsables. Sur 680 m2, le magasin propose 12 000 re?fe?rences pour 5M de ventes en 2015. « Cest le plus grand magasin de ce type dans la re?gion », vante Ste?phane Brichet. En novembre, lentreprise ouvre un deuxie?me BBG market de 750 m2 dans la zone de Heron Parc (photo) a? lancien emplacement de GoSport. Linvestissement se?le?ve a? 1,9 M. Pour lassumer, les associe?s le?vent 0,5 M en actions et obligations convertibles aupre?s de Finorpa et lIRD, partenaires
historiques. Ils recapitalisent eux aussi pour ne pas e?tre dilue?s. « Nous avions commence? avec eux il y a 5 ans et les relations ont e?te? tre?s bonnes», analyse Ste?phane Brichet. Louverture villeneuvoise a permis de cre?er 16 emplois, leffectif total de lenseigne se?levant au double. « Cest une zone a? fort potentiel. Il y a beaucoup dentreprises a? Heron Parc et une tre?s grande visibilite? sur la voie rapide avec 40 000 passages de voitures/jour. Le challenge, cest aussi de?tre dans une zone non alimentaire ». BBG ambitionne douvrir de nouveau magasins dans la me?tropole et nexclut pas alors de recourir a? dautres leve?es de fonds.
Saveur-biere.com (Lille), 300 K pour de?velopper la bie?rophilie 2.0
En mars, le belge AB inBev vient de racheter Saveur-biere.com, site de vente en ligne. Une vraie conse?cration pour ce projet lance? a? Roubaix en 2007. « Je voulais rendre la bie?re accessible a? tout le monde, que ce soit pour lamateur ou le passionne? de bie?res artisanales. A le?poque, il y avait quelques sites rudimentaires et pas beaucoup de gros compe?titeurs », explique son fondateur Julien Lemarchand. En 2009, le projet est dabord soutenu a? hauteur de 300 K par des investisseurs particuliers. Trois ans plus tard, lentreprise fait lacquisition de bieredumonde.fr, pour se di- versifier dans la vente de tireuses et de kits de brassage. Le fonds lyonnais Siparex souscrit alors a? une augmentation de capital de 300 K qui sajoute a? 300 K de pre?t dhonneur de Bpifrance. « Nous vendons a? 360°. A la fois la matie?re premie?re et le produit fini. Nous avons cre?e? une offre unique en Europe qui rassemble tous ces e?le?ments », se fe?licite le dirigeant.
Installe? au Port de Lille, le site propose aujourdhui 2800 re?fe?rences et emploie 24 salarie?s pour un chiffre daffaires de 4,7 M en 2015. Siparex a accompagne? les e?tapes de son de?veloppe- ment. « Cela ma permis de sortir la te?te de leau et de regarder les chiffres pour voir ce qui nal- lait pas et ce quil fallait changer », se reme?more le fondateur, qui souligne aussi le ro?le cle? de Siparex lors de la phase de cession et des ne?gociations affe?rantes avec le leader mondial AB in-Bev.
Intent Technologies (Lille) conjugue fonds re?gionaux et nationaux
Cre?e? en 2011, Intent Technologies commercialise une plateforme pour centraliser les donne?es collecte?es par les e?quipements dun ba?timent tels une chaudie?re ou un ascenseur (cf. Eco121 n°55). Baptise?e Intent Platform, elle propose aux promoteurs, bailleurs sociaux, gestionnaires de parcs ou e?quipementiers de mettre les informations recueillies a? disposition de leurs clients et de leurs e?quipes pour mai?triser les cou?ts de fonctionnement.
En 2015, la socie?te? base?e a? Euratech a engrange? un chiffre daffaires de 1,5 M. « Nous sommes en phase dacce?le?ration et en que?te de passer le million de logements connecte?s dici 18 mois. Nous en ge?rons de?ja? 300 000 sur la France », pre?cise Benjamin Ulrich fondateur de lentreprise avec Franc?ois de Sivry. Dans lintervalle, lentreprise pourrait faire ses premiers pas sur le marche? europe?en en particulier en Angleterre, en Hollande et en Allemagne. Pour soutenir cette croissance et ces ambitions, Intent Technologies a be?ne?ficie? fin 2015 dune troisie?me leve?e de fonds dun montant de 3M sous forme d'augmentation de capital. Au tour de table, des acteurs re?gionaux : Nord France Amorc?age, Finovam, Nord Cre?a- tion, partenaires historiques du projet et Nord Capital Partenaires. Mais aussi des acteurs denvergure nationale tels le groupe Bouygues via BIRD (Bouygues Immobilier R&D), Construction Venture ou encore Suez Venture. « Nous avons commence? a? nous adresser a? des bailleurs sociaux de la re?gion. Faire appel a? des investisseurs re?gionaux est un moyen de donner de la visibilite? a? notre pe?rennite? financie?re et une assise re?gionale », confie Benjamin Ulrich. Intent Technolo- gies emploie 32 salarie?s re?partis sur Lille, Paris et Toulouse et avaient be?ne?fice de deux premie?res leve?es dun montant total de 2,5 M.
Root Lines Technology (Amiens), 2M contre les maladies rares
Miche?le Boitel, professeure de Biologie a? Picardie Jules Verne fonde sa socie?te? Root Lines en 2011 a? Amiens avec le Docteur Huriez. Il sagit de valoriser le potentiel de ses travaux sur les « chevelus racinaires » (photo) contre des pathologies ge?ne?tiques rares et responsables de troubles musculaires, osseux ou ne?vrologiques. Quand une bacte?rie affecte une plante, celle-ci de?veloppe des radicules aise?ment cultivables en laboratoire. Un ge?ne humain introduit dans la bacte?rie se retrouvera ainsi dans le chevelu racinaire. Ce proce?de? permettrait de synthe?tiser des prote?ines contre des maladies lysosomales, pathologies dues a? des de?ficiences ge?ne?tiques perturbant le fonctionnement des cellules.
Dabord prestataire de service pour lagroalimentaire et le pharmaceutique, lentreprise de 12 salarie?s ambitionne depuis 2013 de licencier des prote?ines en vue de conclure des partenariats avec des big pharma, le premier e?tant espe?re? dici fin 2017. « Nous ne sommes que deux ou trois au niveau mondial sur ce cre?neau la? , pre?cise Marina Guillet, directrice ge?ne?rale de Root Lines depuis 2013. Lobjectif est daller vite. Quand on fait de la recherche, on de?pense beaucoup sans avoir de retours. Nous avons donc besoin de financements en avances remboursables ou du capital-investissement. »
De?s 2013, un groupe de business angels locaux accompagne le projet a? hauteur de 700 K. Bpifrance intervient dans le cadre du Programme dInvestissements dAvenir. Fin mars, lentreprise vient de lever environ 2M aupre?s de Picardie Avenir, Nord Cre?ation et plusieurs business angels. Un coup de pouce pour acce?le?rer le de?veloppement de produits et du processus de production. « Evidemment nous sommes ouverts a? linternational. Nos clients ne seront pas picards mais a? ce stade de de?veloppement, c?a nous a semble? inte?ressant de garder des soutiens en Picardie.»
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