Blandine Lejeune : « J'ai horreur du trash »

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Qu'est-ce qui vous fait courir ?

J'ai la chance d'avoir un métier que j'aime, qui est passionnant, et d'avoir réussi à m'y réaliser même si c'est difficile parfois.

 

Vous pensiez devenir avocate pénaliste depuis toujours ?

Non, mais plusieurs films m'ont marquée comme Sacco et Vanzetti, l’Affaire Rosenberg, le Glaive et la Balance. J'ai toujours eu un sentiment vif de la justice et de l'injustice, j'étais viscéralement opposée à la peine de mort. Ceci étant, je me suis cherchée un peu lors de mes études, j'ai même fait deux ans d'anglais aux États-Unis.

 

Par fonction, vous êtes confrontée à des faits divers très durs. Peut-on mener une vie personnelle normale dans ce contexte ?

On apprend à séparer vie personnelle et professionnelle. Au début, bien sûr, on n'est pas étanche et on ramène le stress chez soi. Mais avec le temps, on sépare, on cloisonne, on se protège. Je parle très peu boulot, y compris avec mes amis, qui ne sont d'ailleurs pas avocats.

 

Votre travail vous laisse-t-il du temps pour vos loisirs ?

Oui bien sûr ! Je sors normalement, et j'écris. Il y a quelques années, j'ai publié un livre, Une femme parmi les hommes*. Aujourd'hui, j'écris un roman policier ; en fait, j'en suis aux corrections. Le roman, c'est agréable, vous laissez aller votre imagination.

 

Quel est votre style ? Et d'où vous vient ce goût pour l'écriture ?

Il est plutôt psychologique. Ce n'est pas un thriller, mais une enquête policière. Ce n'est pas trash, j'ai horreur de ça, tout comme la vulgarité et le déballage comme on en voit aujourd'hui. J'aime l'intimisme, les choses suggérées. J'ai toujours écrit et toujours aimé ça. Ça me vient de ma mère, qui écrivait des poèmes et son journal. J'aime la littérature et le bon français.

 

Vous devez bouillir, quand on voit comment la langue est souvent malmenée !

Ça me consterne... Je veille à ce que mes enfants s'expriment bien. Il y a trois langues qu'il faut savoir parler : le français, une langue étrangère, et le patois de ton pays. Mes enfants parlent patois, et je parle couramment le chti !

 

Avez-vous mauvais caractère ?

Il faut avoir du caractère pour faire ce métier. Mais je ne crois pas, sincèrement, avoir mauvais caractère.

 

Qu'est-ce qui peut vous faire sortir de vos gonds ?

Je vais vous le chercher, il est au deuxième étage ! C'est mon fils de 12 ans (sourires). Je peux être en colère mais pas au point de sortir de mes gonds. C'est un ton, la colère, il faut qu'elle soit positive.

 

Quel est le dernier film qui vous ait émue ?

Elle s'appelait Sarah. J'avais lu le livre puis j'ai vu le film, je ne pensais pas que c'était émouvant à ce point-là. Et j'ai vu récemment l'Affaire Guy Môquet, que j'ai tenu à voir avec mon fils. Je pense que nos enfants doivent être imprégnés de l'Histoire. Il a pleuré, je lui ai expliqué qu'il ne faut jamais oublier que ces gens-là sont morts pour que nous soyons libres.

 

Vous êtes native de Tourcoing, êtes-vous très attachée à notre région ?

Sûrement. Ce n'est pas par hasard que j'y suis restée, que j'y ai fait ce métier, alors que presque tous mes frères et sœurs ont quitté la région. Je ne ressens pas l'appel du soleil ou du large, j'aime le voyage intérieur.

 

Vous voyagez un peu ?

J'adore la France, qui est un pays magnifique, l'Italie. Je suis curieuse de tout. L'an dernier, je suis allée en camping en Corrèze, c'est là que j'ai écrit mon polar.

 

Vous étiez avocate pendant l'affaire d'Outreau. Pensez-vous que de ce désastre judiciaire soit sorti un bien ?

Il y a eu quelques réformes de l'instruction. Je ne demandais pas la suppression du juge d'instruction, mais j'aurais été davantage pour une séparation du parquet et du siège, avec des rôles bien assignés à chacun.

 

 

  • Ed. Rmasay, épuisé mais disponible à l'étude de Me Lejeune.

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