Benoît Coqueval : coup de foudre pour Biehler

L'ancien président du pôle financier de Trois Suisses International aura passé 18 ans chez le Vadiste. Entré comme contrôleur de gestion en 1990, Benoît Coqueval participe à la création de Monabanq avant de devenir DG de Cofidis Belgique puis France. Mais l'expérience, passionnante, s'achève en 2008 par un licenciement lors de la vente au Crédit Mutuel. " Nous avons fait les frais de la faillite de Lehman's Brothers et de l'assèchement des marchés financiers ", relativise-t-il.
A 48 ans, ce financier se met en quête d'une société à racheter et contacte Jean-Pierre Nuns qu'il avait rencontré dans un précédant job au Crédit du Nord, à sa sortie d'HEI et d'un MBA à l'EDHEC. L'ex numéro un d'Ernst & Young pour la région Nord a en effet créé un cabinet spécialisé dans les fusions et acquisitions, Boreal Finances.

Entrepreneur dans l'âme

" Mon père avait une entreprise de jouets dans la région de Rouen. J'ai grandi à côté de l'usine qui jouxtait la maison. Dans la famille, nous cultivons l'entreprenariat. " Ajoutez à cet atavisme une passion pour la mécanique et vous comprendrez le pourquoi du véritable coup de foudre pour Biehler dès sa première visite en juin 2009. D'autant que le contact est très bien passé avec le cédant, Hervé Le Chevalier, témoin de la quatrième génération à la tête de
" En Tunisie, l'une de nos commandes est gelée car le client attend d'être certain de pouvoir récupérer sa machine à la douane. "l'entreprise, désireux de passer la main après 32 ans d'activité. Autre atout : la situation géographique de Biehler, Benoît Coqueval ne souhaitant pas quitter la région car sa femme, pharmacienne, venait d'acheter une officine à Villeneuve d'Ascq.

Pourquoi passe-t-on d'un géant à une Pme de 18 salariés, au modeste chiffre d'affaires de 3 M€? Benoît Coqueval rétorque qu'il mourait d'envie de tâter le terrain. " Quand on dirige un groupe de 4000 personnes, on est très loin des réalités, on passe son temps dans des réunions à faire de la politique. La Pme laisse une large place à l'initiative. Une boîte plus importante aurait été plus chère et j'aurais dû m'associer à un investisseur. "
Si le montant de la transaction n'a pas été dévoilé, Benoît Coqueval explique avoir créé un holding, BCIndustries, constitué à égalité en apport personnel, dettes et remontées de dividendes. Hervé Le Chevalier a même réinvesti 13 % dans cette holding pour une durée de cinq ans. Ce qui prouve la bonne entente entre les deux hommes. Les prêts ont été accordés par la Caisse d'Epargne, HSBC et Oséo qui intervient également en garantie.

Développer l'export

Signe particulier de Biehler : malgré sa taille, la société dispose d'un service commercial étoffé de quatre personnes. Un atout pour Benoït Coqueval car, trop souvent, la clientèle quitte l'entreprise en même temps que le repreneur. Comme son prédécesseur, cet ingénieur de formation prend en charge l'achat des 6000 machines d'occasion exposées à Roubaix ou d'autres recherchées spécialement pour les clients dans les domaines de la chimie, de la pharmacie ou de la cosmétique. Objectif : les revendre après reconditionnement. Mélangeurs, broyeurs, malaxeurs... 40 % du CA est réalisé dans plus de 60 pays, surtout en Europe, au Maghreb ou en Afrique noire où la société se bat contre les Chinois qui proposent des machines neuves au même prix mais de moindre qualité.

Serein sur l'avenir, Benoît Coqueval n'envisage pas de révolutionner Biehler mais plutôt de développer certains marchés comme la Russie, l'Inde ou le Brésil. " Mon objectif est de diversifier les clients et les pays où nous vendons "