Bed & Chai?, l’aventure indienne de deux Nordistes

Meubles a? base d'objets de re?cup’, rouleaux a? chapati transforme?s en miroir et lampes-the?ie?res... Bienvenue chez Bed & Chai?, la guest house de deux Nordistes, ouverte l’e?te? dernier au sud de la capitale indienne. Les deux amies se sont rencontre?es en Inde. Clara, lilloise d'origine – et accessoire- ment fille du pre?sident du conseil ge?ne?ral du Nord, re?alisait alors un volontariat international en entreprise (VIE) en qualite? de charge?e de com pour Ve?olia Environnement, tandis que Coraline, arrageoise, exerc?ait le contro?le qualite? textile pour AQM.

Au cours d'un di?ner, l'ide?e de monter leur petite entreprise e?merge. En six mois, le projet prend forme. S'il est facile de cre?er une entreprise en Inde, impossible en revanche de devenir proprie?taire pour les e?trangers, d'autant plus que l'immobilier est loin d'e?tre bon marche?. Les cre?atrices optent alors pour une location, et en accord avec le proprie?taire, ame?nagent a? leur gou?t l’ho?tel de 22 places, avec un objectif : « se sentir comme a? la maison », pour elles comme pour les voyageurs. Apre?s un peu plus d'un an d'activite?, Bed&Chai? affiche de?ja? un taux de remplissage de 80% avec des voyageurs des quatre coins du monde, venus savourer le ce?le?bre the? indien, le chai?, offert a? l'arrive?e. De?sormais re?pertorie?e par des sites de re?servations, la guest house vient d’inte?grer le Guide du Routard. Une belle re?fe?rence pour les deux amies qui lancent de?ja? une seconde entite?, a? proximite? imme?diate. Cette fois, en co-gestion avec une ONG a? laquelle une partie des recettes sera reverse?e. Ce nouvel e?tablissement ouvre ce mois-ci, avec deux chambres et un dortoir pour une capacite? totale de 10 personnes.

« Accueillies à bras ouverts »
Selon Clara, l'aventure indienne n'aurait pas e?te? possible « sans connai?tre la culture, les habitudes et le pays. Surtout sans re?seau, je le de?conseille ! », indique-t-elle. « Et il faut s’attendre a? tout ! ». La mousson a par exemple provoque? une inondation de la terrasse les obligeant a? racler pour e?vacuer l’eau, aide?es par les clients de passage. « Accueillies a? bras ouverts » par la communaute? locale qui n'a pas he?site? a? mettre la main a? la pa?te pour leur installation, elles se disent porte?es par un certain e?tat d'esprit, « les Indiens e?tant tre?s entrepreneurs », rele?ve Coraline. Re?gulie?rement sollicite?e pour raconter leur parcours, cette dernie?re a d'ailleurs le sentiment d'avoir une reconnaissance supple?mentaire du fait de son installation a? l'e?tranger, « alors que cela aurait certainement e?te? plus complique? en France ! Ici l’e?tranger est conside?re? comme un invite?. Ils sont assez fiers qu’on vive avec eux et que nous utilisions un nom indien ». En quelques an- ne?es de pre?sence, elles ont vu le pays e?voluer, notamment co?te? infrastructures et urbanisme. Mais elles conce?dent que les mentalite?s bougent plus difficilement, bien qu'elles ne sentent aucunement en inse?curite? en tant que femmes. Une chose est su?re, le retour de?finitif en France n'est pas pre?vu a? l’agenda.

Julie Dumez