Béatrice Lefebvre et Damien Debosque, co-dirigeants d'Api Restauration

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 Depuis 1987, votre sœur et vous dirigez l'entreprise. Son caractère familial est-il important pour vous ?

D.D. : Nous sommes des de?fenseurs de ce mode?le. Il a une vertu qui est de travailler sur l'avenir, et non sur les seuls re?sultats de l'anne?e ou sur la valorisation de l'entreprise a? un horizon de 6 a? 18 mois. On construit avec les e?quipes, les hommes, on prend des paris. Cela fait 22 ans que notre entreprise a une croissance interne a? deux chiffres. En 1987, Api Restauration re?alisait un chiffre d'affaires de 10 M€. En 2013, nous avons atteint les 400 M€. Et depuis le 1er janvier, avec quarante nouveaux restaurants ouverts, nous avons franchi la barre des 5 000 salarie?s.
B.L. : Etre pe?renne, c'est aussi la qualite? des prestations, le choix des produits, des plats cuisine?s, avec beaucoup de cre?ativite? et un sourcing local. Nous nouons d'ailleurs des partenariats avec des producteurs locaux dans toutes les re?gions, nous sommes tre?s respectueux de la culture alimentaire locale.

 

 

A l'heure où les finances publiques sont à la peine, subissez-vous un impact ?

D.D. : C'est vrai qu'un tiers de nos marche?s sont publics. Et on ne veut pas se battre pour e?tre le moins cher. D'ailleurs nous perdons quelques marche?s pour le prix, mais en ge?ne?ral, au bout de quelque temps, nous les re?cupe?rons par notre offre, la qualite? des produits, du service, l'achat local – qui n'est d'ailleurs pas force?ment plus cher. Nous savons redonner une vraie dynamique a? un outil municipal, pour ame?liorer le quotidien des gens.

 

 

La taille du groupe n'alourdit- elle pas votre réactivité?

B.L. : Nos 40 re?gions sont ge?re?es en autant de Pme. Chacun des directeurs a un vrai pouvoir de?centralise?, ils sont souvent arrive?s a? ce poste par promotion interne.
Il faut que le pouvoir soit sur le terrain pour e?tre re?actif.

D.D. : Prenons l'exemple emble?matique des menus. Ils sont entie?rement de?centralise?s dans la commission restauration de chaque e?tablissement. Nos concurrents massifient leurs achats et standardisent les menus. Leurs chefs de cuisines sont alors de simples exe?cutants, chez nous ils sont reconnus et valorise?s. Nous nous de?finissons comme cuisiniers responsables.

 

 

Qu'est-ce qui entrave selon vous le de?veloppement d'ETI comme la vôtre en France ?

D.D. : Le premier sujet est le cou?t du travail. Nous venons d'acque?rir une socie?te? en Allemagne : les charges sociales y sont de 22% contre 45% en France ! Et le salarie? allemand arrive a? un salaire net de 20% supe?rieur a? son homologue franc?ais. Une autre proble?matique est la complexite? du dialogue social, entrave? par des textes trop complique?s.En Allemagne, un seul organisme repre?sente ge?ne?ralement les salarie?s par branche professionnelle. En France, nous avons 7 ou 8 organisations syndicales, qui re?agissent souvent les unes par rapport aux autres. Et les de?le?gue?s ne sont pas non plus libres par rapport a leurs Fe?de?rations qui ne connaissent pas toujours la re?alite? du terrain de chaque entreprise. Pour le dialogue social, on en est encore a? la IVe Re?publique ! Je souhaiterais donner plus de pouvoirs aux repre?sentants du personnel, en limitant a? 3 leurs mandats successifs. Il n'est pas normal qu'il y ait aussi peu de gens syndique?s en France.

 

 

Vous vous êtes engagés dans le nouveau club régional des ETI. Pourquoi ?

D.D. : Nos proble?matiques sont communes, les modes de fonctionnement, la succession,
la fiscalite?, l'actionnariat salarie?, l'internationalisation...C'est inte?ressant d'e?changer avec nos pairs, sur la base du partage d'expe?riences. Et e?tre ensemble permet aussi d'e?tre plus forts pour inte?resser les me?dias ou le monde politique... L'union fait la force !

 

Recueilli par Olivier Ducuing

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