Aurélie Vermesse repeint son avenir en hôtel de luxe

Le changement de vie d'Aurélie Vermesse commence un jour de 2011. Celle qui est alors directrice générale de MÂder Colors est en week-end de repos au Relais et Châteaux Les Crayères à Reims. Une discussion avec le patron du site, un passionné, déclenche tout : Hervé Fort lui raconte son passé de dirigeant industriel chez Bang et Olufsen et dans l'industrie automobile, avant qu'il ne reprenne l'établissement de prestige alors en difficulté. « J'ai eu une lumière. J'ai décidé en un instant que j'allais moi aussi acheter un hôtel particulier à Lille pour en faire un hôtel et un restaurant gastronomique ». Elle ne savait pas le parcours du combattant qui l'attendait. Sans vraiment de moyens, sans formation hôtelière, l'ancienne sup de co Lille, passée quand même par de belles entreprises -Nielsen, Auchan, Danone, Mc Cain- doit d'abord surmonter le scepticisme de l'Essec. Elle convainc in extremis l'école de Cergy, démissionne de son poste et se jette à corps perdu dans un MBA hôtellerie, en un an, pour se donner la capacité de son pari. Sans avoir encore de cible claire. Puis, pendant une nouvelle année, elle monte le projet, business plan et montage financier, en jetant son dévolu sur le couvent des Carmes. Mais patatras! A quinze jours du closing, le projet échoue sur un désaccord... Cette fois, ce sont ses partenaires qui la convainquent de poursuivre. Parmi ceux-ci, un « comité de bienveillantes ». En fait, dix amies, qui ont décidé d'investir quelques actions dans le projet mais surtout de l'épauler moralement, amicalement et techniquement. On y trouve par exemple Corinne Molina, l'actuelle présidente du directoire du groupe Mäder. A côté de leur mère, les trois enfants d'Aurélie sont aussi impliqués dans l'affaire : Margot, Arthur et Sixtine. La petite famille détient 51% de l'affaire. Celle-ci est lourde : entre l'acquisition et les aménagements pour transformer une habitation en hôtel avec restaurant branché, l'investissement atteint 6,5 M€€. Un niveau qui justifie l'appui de Finorpa, Autonomie & Solidarité et le fonds spécialisé OTC, pour conforter l'opération.