Aquimer se mobilise pour une pêche sans rejets

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Longtemps les poissons abîmés ou de taille inférieure aux quotas pris dans les filets des chalutiers finissaient par-dessus bord. La réforme de la politique commune de pêche de 2013 impose désormais aux pêcheurs de ramener à quai ces «captures indésirées». Cette obligation de débarquement en vigueur depuis le 1er janvier 2015 s’applique progressivement jusqu’en 2019 pour à terme aboutir à l'élimination des rejets en mer. Un virage règlementaire difficile à négocier pour la pêcherie française. Car ces captures ne peuvent être commercialisées à destination de l’alimentation humaine. C’est dans ce contexte qu’un consortium européen a lancé le programme Discardless. Objectif : développer les connaissances et les solutions techniques qui permettront aux flottes européennes de réduire ces captures indésirées et optimiser leur valorisation. Lancé en avril 2015, le projet doit se poursuivre jusqu’en février 2019 pour un budget de 5 M€. Au comité de pilotage, des universités et des centres de recherche originaires de 12 pays européens. En France, le pôle Aquimer et l'Ifremer sont de la partie, chargés de mener des expériences dans la zone Manche Est-Mer du Nord. Les enjeux sont de taille : pour certaines espèces, le rejet de ces captures peut représenter entre 21 et 28% selon les données recueillies par l’Ifremer!

 

« Nous sommes tous touchés par cette obligation de débarquement. Ce problème concerne toutes les pêches européennes», explique Géraldine Brazier, chargée de mission au pôle Aquimer.

 


Aller-retours coûteux

Dans l’attente de solutions techniques, les pêcheurs devront gérer de nouvelles contraintes. La feuille de route du projet vise notamment à mesurer l’impact sur l’organisation de leur activité. Le projet Eode auquel participait le pôle Aquimer avait effectué l’année dernière un premier travail dans ce sens. Les expériences sur des navires boulonnais de moins de 18 mètres ont révélé que la fraction de ces captures indésirées pouvaient représenter 55,8% du total des prises... L’obligation de débarquement engendre des nouveaux coûts encore mal évalués. « Il y a la question de la capacité de stockage des rejets sur les bateaux. Ils devront peut-être réaliser des allers retours supplémentaires, car les cales sont vite remplies », expose Géraldine Brazier. Un paramètre non négligeable pour une activité particulièrement impactée par les évolutions des prix du pétrole. Engagé sur ce volet, Aquimer a signé une convention avec un navire boulonnais. Celui-ci s’est engagé à trier ses captures indésirées par taille et espèce et noter le temps consacré par l’équipage à cette tâche. Dans le même temps, le pôle participera à l’axe de travail consacré à l’adaptation technologique des navires. Les participants songent déjà au développement d’outils améliorant la sélectivité des captures par exemple au niveau de l’élargissement du maillage des filets. Ou dans la mise en place de stratégies de pêche plus efficaces. « Nous pourrions cibler des zones de pêche où se concentrent les espèces », anticipe Géraldine Brazier.

Etienne Vergne
 

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