Après le naufrage de SeaFrance, la course au transmanche continue

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Après bien des rebondissements, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation définitive de SeaFrance avec cessation immédiate d'activité le 9 janvier dernier. Le mandataire judiciaire Me Stéphane Gorrias a promis d'aller aussi loin que possible dans la sauvegarde des droits des salariés ou de la valorisation des actifs de la société, essentiellement ses navires. Leur vente aux enchères ne peut rapporter qu'entre 100 et 180 M€. Me Gorrias évalue le passif à 410 M€, sans en confier le détail. Ce chiffre gigantesque comprend d'abord la créance de la SNCF, qui assure les fins de mois de sa filiale depuis octobre 2008. Le montant dépasse à coup sûr 170 M€. Les créances de tiers étaient inférieures à 25 M€ au 26 octobre 2011, selon le jugement du 16 novembre. Parmi les principaux, le chantier de réparation Arno Dunkerque, pour plus de 3,2 M€, et l'avitailleur calaisien Ghesquiers, une Pme de 25 salariés qui devrait supprimer un tiers de ses postes, mais remonte à l'assaut du marché.

Le port durement touché
Depuis cette date, le concessionnaire du port, la CCI de Calais, est devenu le premier créancier hors SNCF, avec "peut-être 9 M€ à la charge du port", selon son président Jean-Marc Puissesseau. Troisième élément du passif, les créances des salariés. Le conseil d'administration de la SNCF, pressé par l'Elysée et le gouvernement, a voté dans le cadre du plan social le principe d'une indemnité extra-légale de licenciement à hauteur de 36 M€. Ce qui pourrait porter le coût de ce plan au moins au double. La SNCF aura bien du mal à récupérer un centime de la dette, d'autant que le mandataire a promis de chercher " les responsabilités " dans le naufrage. S'il tient parole, peu d'acteurs pourront s'en exonérer.

Sur 873 salariés à l'effectif le 10 janvier, 54 sont cheminots détachés et réintègrent la maison mère ; 15 ont choisi le reclassement à la SNCF. Les 804 autres ont le choix entre le licenciement suivi d'une embauche chez un autre armateur et une autre vie professionnelle. Le reclassement ne séduit guère, les offres impliquant une mobilité géographique et professionnelle. La ministre Nathalie Kosciusko-Morizet a promis un accompagnement complet par la SNCF. Cela reste à prouver. Les salariés calaisiens préféreront retrouver du travail sur place et dans leurs compétences.


DES ARMATEURS DANS LES STARTING-BLOCKS
Au moment où nous écrivions, les salariés étaient divisés face à deux perspectives, hors reclassement. La CFDT de SeaFrance, accusée de malhonnêteté, lâchée pas sa confédération mais encouragée par une base solide, portait un projet de coopérative ouvrière soutenue par Eurotunnel. Au 9 janvier, la SCOP revendiquait plus de 800 adhérents, dont 576 salariés. Le syndicat proposait aux licenciés d'y investir la prime à la création d'entreprise promise. Eurotunnel se proposait d'acquérir trois navires et de les fréter à la SCOP. Un montage complexe, coûteux, long à mettre en place, alors que le temps presse.

DFDS-LDA créerait 300 postes
Car dans le même temps, P&O Ferries va accroître son offre avec l'arrivée du Spirit of France mi-février. Et l'alliance entre le danois DFDS et Louis Dreyfus Armateurs veut aligner au plus vite deux de ses propres navires sur Calais-Douvres sous pavillon français. DFDS-LDA créerait ainsi 300 postes, dont une très forte majorité ouverte aux SeaFrance. L'intersyndicale officiers CGT-CGC, la CGT minoritaire des marins et un collectif de non-syndiqués qui veulent la parole ont pris langue avec l'alliance franco-danoise.

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