André Pecqueur, président de la Brasserie de Saint-Omer : « Nous avons envie de grandir encore unpeu»

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Face aux majors mondiaux, comment faites-vous pour tirer votre épingle du jeu ?

Je crois qu’on a la pe?che ! Notre force re?side dans l’actionnariat inde?pendant, les hommes et l’investissement. Dans les petites socie?te?s comme la no?tre, nous pouvons de?cider au quart de seconde sans passer par un conseil d’administration, le grand directeur et l’adjoint... Nous avons aussi toujours beaucoup investi. Si vous arre?tez pendant deux ans, vous avez ensuite des difficulte?s. Je dis toujours que si l’on gagne une course ce soir, nous sommes tre?s contents, mais le lendemain, on retourne sur le ve?lo pour la gagner a? nouveau.

 


Vous avez racheté les Brasseurs de Gayant en 2010. Etes-vous dans une logique de croissance externe ?

Nous les avons rachete?s de manie?re impre?vue. Aujourd’hui si une entreprise de notre dimension se pre?sente a? nous, pourquoi pas. Mais il faut faire attention et jouer dans la me?me division. Il faut rester humble, je ne veux pas reprendre pour reprendre.

 


Quelle est votre stratégie ?
Nous avons envie de foncer mais nous n’avons pas de strate?gie. Par contre, nous sommes capables de re?agir tre?s vite. Nous avons envie de grandir encore un peu. Pour cela on essaye d’aller titiller nos clients avec des nouveaute?s comme des bie?res spe?ciales ou aromatise?es. Nous avons a? Gayant une petite brasserie de 20 hectolitres, une sorte de laboratoire pour re?aliser des e?chantillons.

 


Avez-vous été fortement impacté par la hausse des droits d’accises ?

A client e?gal, la taxe a fait chuter les ventes de 7 a? 8%. 160% d’augmentation ce n’est pas rien. Mais nous avons re?ussi a? se?duire de nouveaux clients par ailleurs.

 


A 70 ans, envisagez-vous votre succession ?

J’ai deux gendres et deux petits-fils qui travaillent de?ja? avec moi. La question de la transmission de la socie?te? est de?ja? re?gle?e financie?rement. Tout est pre?t pour le jour ou? je fermerai les yeux. Dans ce type de cas, la pression fiscale peut faire plier une affaire si rien n’est pre?pare?. Puis c’est important d’e?tre transparent vis-a?-vis de nos 600 collaborateurs, pour qu’ils sachent qu’il n’y aura pas de proble?me.

 


N’est-ce pas compliqué de diriger directement des membres de sa famille ?

Je ne confonds pas petits-fils et collaborateurs, les choses sont tre?s claires, les mises au point droit dans les yeux !

 

Vous sentez-vous soutenu par les pouvoirs publics ?

Il ne faut pas tout attendre des pouvoirs publics. J’ai cependant e?te? soutenu par le maire et le sous-pre?fet de Saint-Omer. Ils ont acce?le?re? la de?livrance des autorisations pour la re?alisation de travaux qui conditionnaient la ne?gociation de deux marche?s. Sans cela, il aurait fallu attendre deux ans pour retourner dans la course des appels d’offre. Ils ont compris l'enjeu.

 

 

Beaucoup de vos pairs de?noncent un exce?s de normes et autres contro?les administratifs ? Qu’en pensez-vous ?
Je prends tout cela simplement, de toute fac?on nous n’y pouvons rien. Par contre, si on peut simplifier, je ne demande que c?a !

 


Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’ETI en France ?

Je pense que de temps en temps, les patrons n’ont pas suffisamment la foi. Ce n’est qu’une question de volonte? alors ? Oui de passion parfois. Nous avons prouve? qu’on pouvait monter en re?gime, c’est peut-e?tre lie? a? notre me?tier, a? des anne?es meilleures. Je crois que me?me face aux grands groupes, dans notre me?tier, nous pouvons re?ussir gra?ce a? notre souplesse et re?activite?. Bien su?r, il faut de l’argent, parfois se passer de vacances et travailler e?norme?ment.
Recueilli par Julie Dumez

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