3 questions à ... FRANCK GERVAIS, PDG de Thalys International

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Pourquoi ouvrez-vous la liaison Lille- Amsterdam ?
Thalys aura 18 ans dans un mois. Nous sommes l'opérateur pionnier de la grande vi- tesse européenne, le seul à relier quatre pays à 300 km/h, avec un positionnement sur la plaque d'Europe du Nord. Nous sommes nés sur la ligne Paris-Bruxelles puis notre montée en puissance s'est faite avec l'accélération des temps de parcours. En 2009, des lignes à grande vitesse ont été ouvertes vers Rotterdam et Schiphol, ce qui nous a permis de gagner 50 minutes avec Paris. Mais nous ne sommes pas seulement générateur d'échanges économique, culturel ou de flux entre capitales. Avec Rotterdam, Bruxelles, Anvers, nous relions des eurométropole qui ont des intérêts commun et un nombre important de voyageurs: 1,3 million de personnes font chaque année le voyage Lille-Randstadt, essentiellement en voiture.

Pourquoi ne pas avoir créé cette ligne avant ?
On s'est d'abord lancé sur le coeur de réseau historique Bruxelles-Amsterdam-Cologne, et nous avons prolongé ces axes avec nos 26 trains. Il faut comprendre que construire un sillon international c'est long et compliqué, car en fait nous avons trois sillons internationaux sur cette nouvelle ligne. Nous nous en occupons depuis quatre ans ! Mais on croit à la valeur de ce trafic là. Nous représentons 20 fois moins de CO2 que l'avion, 10 fois moins que la voiture. C'est bon pour l'environnement, c'est bon pour le portefeuille des entreprises aussi : Thalys est 60% moins cher que l'aérien.

Quel est le potentiel de cette ligne ? Qui seront les voyageurs ?
Le trafic sera à 70% de loisir. Ce seront surtout des flux Nord-Sud, ces voyageurs ont une vraie habitude du Thalys. Il devrait y avoir trois quarts de Néerlandais, pour un quart de Français. Nous apportons de la richesse à Lille. On vise en première année 100 000 personnes, puis le double. Sur Bruxelles-Amsterdam, on était à 9 trains au départ, la demande a été forte, nous sommes montés à 12. C'est aussi le job des acteurs économiques, culturels, et l'intérêt collectif que cela se développe. Nous allons mener des partenariats, avec le CRT, Lille et son office de tourisme, le Louvre-Lens, l'offre est en cours de construction Recueilli par OD 

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