3 questions à Bruno Gaudichon, conservateur du musée la Piscine de Roubaix
Vous avez déjà organisé une expo Chagall en 2007, qui avait rencontré un grand succès avec 90.000 visiteurs. Pourquoi encore une expo sur le même artiste aujourd'hui ?
C'est la suite. La première portait sur la céramique. Nous nous sommes rendus compte que pour Chagall, cette question de la céramique ouvrait la voie d'un travail plus large sur la sculpture. Il y avait d'ailleurs à l'époque trois statues en pierre qui achevaient l'exposition. Celle-ci était concentrée sur la période 1949-années 70, la prochaine fait le point sur la question du volume chez Chagall, dès son uvre la plus ancienne, notamment dans son « couple au verre de vin » ou le « nu rouge relevé » où l'on voit qu'elle est traitée de façon très sculpturale.
Nous présentons aussi son rapport avec la scène, notamment à travers son expérience du ballet Aleko au Mexique, où il a été extrêmement marqué par l'art précolombien et l'art mexicain, mais aussi le spectacle « L'Oiseau de feu » à New York.
Il s'agit pour vous d'un rendez-vous important ?
Nous aurons 220 uvres, c'est une très grosse exposition, et surtout une lecture totalement inédite de Chagall. Et nous aurons aussi une dizaine de toiles universellement connues de l'artiste. Nous avons d'ailleurs convaincu le musée de Dallas de reprendre l'expo au printemps suivant, ce qui permet de partager les coûts.
Le contexte de raréfaction de l'argent public vous inquiète-t-il pour votre fonctionnement et vos investissements?
L'argent est plus difficile à trouver. Roubaix est très attaché à son musée, lui donne le maximum de moyens qu'elle peut lui donner. Pierre Dubois a d'ailleurs fixé l'extension du musée comme une de ses prioriutés dans son discours d'investiture. Nous avons beaucoup anticipé ces questions financières, avec des participations régulières de la région comme sur l'expo Picasso-Duncan, ou de LMCU qui soutient l'expo Chagall au titre de son programme « Fantastic ». Mais nous développons aussi le mécénat depuis longtemps, avec le CIC notamment, très gros mécène fidèle, mais aussi un cercle d'entreprises mécènes qui en regroupe une cinquantaine, et qui nous apporte des moyens et du mécénat de compétence.
Recueilli par OD
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